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Critique

Sans égard pour la brûlante actualité, l'exercice critique au Rayon Vert tient alternativement plus de la crise, de la pesée ou de la criée que du jugement lancé depuis une quelconque chaire du bon goût.

Jean-Louis Trintignant dans Happy End
Critique

Michael Haneke : Variations sur l'enfermement

10 octobre 2017
Depuis l’appartement du final du Septième continent jusqu’à celui d’Amour, en passant par la maison de campagne où est séquestrée la famille de Funny Games, Michael Haneke travaille à l'enfermement de ses personnages. Happy End, malgré son titre, ne déroge pas à la règle : Analyse.
Douze jours de Raymond Depardon
Critique

« 12 jours » de Raymond Depardon : C’est la Société qui vous parle !

5 octobre 2017
Dans 12 jours, troisième documentaire de Raymond Depardon dans le milieu de la psychiatrie, les mots et les images des patients du Vinatier témoignent de la répression sociale : ils appellent à la compassion qui manque dans une société anesthésiée à force de se vouloir rationnelle.
Critique

L'empreinte du Leviathan : « Faute d'Amour » d'Andreï Zviaguintsev

25 septembre 2017
« Faute d'amour » (Loveless) d'Andreï Zviaguintsev raconte une lutte entre un monstre des abysses, dont les traces sont visibles dans les éléments liquides, et un Dieu apportant la Lumière sur le monde.
Le casting de Les Proies (Sofia Coppola, 2017)
Critique

« Les Proies » : L’homme amoindri et la menace sexuelle chez Sofia Coppola

20 septembre 2017
La figure de l’homme alité et amoindri, à nouveau présente dans « Les Proies », traverse la filmographie de Sofia Coppola : qu’il s’agisse du Bill Murray presque végétatif de « Lost in Translation » ou encore du Jason Schwartzman sexuellement inoffensif de « Marie-Antoinette ». Analyse d'un motif récurrent.
Naomie Vogt-Roby dans Le Parc de Damien Manivel
Critique

Les Temps du « Parc » de Damien Manivel : Amour, à Mort de l'innocence amoureuse

17 août 2017
Dans Le Parc se raconte l’angoisse d’être englouti par la répétition stérile, qu'elle s’appelle « truisme », « code » ou « généralité ». À rebours, Maxime et Naomie y réinventent les clichés de l'amour : « La tête est l'organe des échanges, mais le cœur, l'organe amoureux des répétitions. »
Western de Valeska Grisebach
Critique

« Western » de Valeska Grisebach : Toute la Tendresse du Monde

13 juin 2017
Le miracle des films de Valeska Grisebach n’est peut-être rien d’autre que cette ontophanie de l’ordinaire qu’ils rendent possible, cette révélation quasi photographique du banal qui se produit à chaque instant dans les corps, qu'ils soient au travail ou emportés par la danse.
Adam Sandler dans Sandy Wexler de Steven Brill
Critique

« Sandy Wexler » : Le Gigantisme métafictionnel de l’Impresario

8 juin 2017
Lors de son mariage, Sandy Wexler chante devant les stars dont il est, pour le meilleur et pour le pire, l’impresario. Les paroles de la chanson suggèrent que rien ne vaut le spectacle de Hollywood : sous la farce, Adam Sandler fait l'éloge du monde du faux.
Mathieu Amalric et Marion Cotillard dans "Les Fantômes d'Ismaël"
Critique

« Les Fantômes d’Ismaël » : Récurrences et Hantises du cinéma d’Arnaud Desplechin

17 mai 2017
L’instabilité est au centre des Fantômes d’Ismaël et du cinéma d'Arnaud Desplechin. Symptôme parmi d'autres, le personnage d'Ismaël, incarné par Mathieu Amalric, titube entre transe quasi-métaphysique et hystérie bouffonesque. Analyse d'un cinéma de l'instabilité.
Holy Motors de Leos Carax
Critique

« Holy Motors » de Leos Carax : Le grand zapping

7 février 2017
Tel le spectateur qu’il représente comme noyé dans un déluge d’images et hypnotisé par elles, Carax semble actionner une télécommande invisible pour réaliser un zapping cinéphile et inquiétant. Holy Motors serait-il le cimetière de toutes les images du cinéma ?
Haramiste-Desrosieres-2014
Critique

« Haramiste » : Portrait du cinéaste en jeune fille

6 janvier 2017
Avec Haramiste, Antoine Desrosières a choisi d'arpenter le chemin tortueux d'un certain cinéma de la cruauté : comme une gigantesque machination théâtrale, comme un complot libidinal de tous les instants...
willy1er-boukherma-gautier-thomas-vannet
Critique

« Willy 1er » : De l'autre côté du cliché

14 octobre 2016
Admiration de Daniel Vannet, alias Willy 1er, celui dont le règne n'arrivera qu'à se débarrasser des clichés, à commencer par ceux que font entendre nos rires de spectateurs. Car il n'y a d'affirmation de soi que féroce et hargneuse : pour se proclamer libre et irréductible, comme un homme.
Critique

« Captain Fantastic » : Simulacre d'anticonformisme et autres contrefaçons

11 octobre 2016
« Captain Fantastic » traite avec une rare hypocrisie un sujet qui méritait plus de sérieux et moins de contrefaçons. Matt Ross opte pour un psychologisme primaire et un humour mainstream qui peinent à masquer le but de son entreprise : être le feel good movie éphémère de la rentrée 2016.
sauteurs-sidibe
Critique

« Les Sauteurs » : la Caméra déchaînée de Sidibé

5 octobre 2016
À la caméra enchaînée de "Broken Land", celle du pouvoir, celle du chasseur, celle du télé-surveillant, s’oppose la caméra déchaînée des sauteurs, celle de ceux qui ne cessent de grever l’attente par le possible, de sauter différentes régions du réel avec la force de l’imaginaire.
Critique

« Brooklyn Village » : Panser les plaies sans détourner le regard

30 septembre 2016
Plus que par sa délicatesse, « Brooklyn Village » étonne par sa capacité à affronter sans détours la violence des relations humaines et son désir de les apaiser. Chez Ira Sachs, tout est lisible et donné. Son cinéma cherche à panser les plaies de ses personnages, sans jamais détourner le regard.
Critique

Sur la réception de « Nocturama » : Des larmes de sperme aux larmes d'essence

20 septembre 2016
Avec Nocturama, sorti en 2016, Bertrand Bonello ouvre la possibilité d’un débat à la hauteur du contemporain. Rarement un film n’aura été si actuel en se faisant sans cesse dépasser par une certaine réalité toujours trop simple pour penser l'image. Retour sur la réception complexe du film.
Raimondakis dans l'Ordre de Jean Daniel Pollet
Critique

« L'Ordre » de Jean-Daniel Pollet

17 juillet 2016
Avec L'Ordre, Jean-Daniel Pollet s'intéresse à l'idée de normalité. Qu'est-ce qui fait que l'on peut qualifier quelqu'un de normal ou d'anormal ? Pourquoi une fois la maladie interrompue, les lépreux n'arrivent pas à se réintégrer en société, voire ne le souhaitent plus ?
La Tortue rouge dans le film d'animation de Michael Dudok de Wit
Critique

« La Tortue Rouge » : Le Négatif déplié d'une Vie

9 juillet 2016
Par son abstraction totale, la langue de Dudok de Wit parvient à se rapprocher de l'un des grands rêves du cinéma d'animation : celui de retranscrire l'invisible par l'imaginaire, sans devoir souffrir des contraintes de la vraisemblance et de la narration.
Sandra Hüller dans Toni Erdmann
Critique

Le prix de la fiction 2 : Film libéralisme, à partir de Toni Erdmann

3 juillet 2016
« Toni Erdmann » et « Les Amitiés invisibles » interpellent par l'ambition commune qu'ils nourrissent, à savoir une critique du libéralisme contemporain plus ou moins voilée dans l'apparente inoffensivité de la forme : screwball comedy potache pour M. Ade, thriller politique pour C. Hochhäusler.
spetters-verhoeven
Critique

« Spetters » de Paul Verhoeven : Heurts et malheurs

8 juin 2016
À passer outre le parfum de scandale qui entoure « Spetters », nous découvrons un film bouleversant, dont la noirceur est proportionnelle au lyrisme qui habite chacun de ses plans : heurts, malheurs, rixes, accidents et heureuses coïncidences fourmillent dans ce chef d'œuvre de Paul Verhoeven.
Mustang (2015)
Critique

« Mustang » : Aventures de Lumières

23 mai 2016
Dans les jeux innocents de celles qui doivent devenir femmes, Mustang laisse entrevoir ce que le langage commun appelle une lueur d'espoir, c'est-à-dire une lueur de savoir, un retour possible des Lumières, au sein des archaïsmes les plus éculés.
LeCorpsDuPhilosophe(Grun-2003)
Critique

Jean-Luc Nancy : « Le corps du philosophe »

26 avril 2016
En 2003, lorsqu'il filme Jean-Luc Nancy, Marc Grün fait un pari : interroger le rapport du corps du philosophe à la voix et la parole, plutôt que de le reléguer à leur simple accessoire. Par les machines enregistreuses, caméra ou électrocardiogramme, se livre l'autre du monde parlé et conscient.
Broken Land (Barbey - Peter)
Critique

« Broken Land » : L'Allégorie animale du Migrant

12 avril 2016
Retour sur les enjeux de l'allégorie politique mise en œuvre dans « Broken Land » par Stéphanie Barbey et Luc Peter à travers le portrait d'Américains frontaliers du Mexique.
Falscher-Bekenner
Critique

« L'imposteur », ou le Masochisme comme Outil critique d'une Réalité sociale

16 mars 2016
Entre le désoeuvrement général de son existence et la pression sociale relayée par son entourage, Armin revendiquera la responsabilité d'un accident. Il devient un Falscher Bekenner, « Faux confesseur ». C’est par cette fausse confession qu’il fait boiter la domination sociale.
Critique

Paloma Faith et la vanité de Paolo Sorrentino

12 mars 2016
Les déformations du rêve et la vanité de Sorrentino à travers l'analyse du clip de la popstar Paloma Faith dans Youth. Et si Can't Rely on You, qui sert de point de départ à la parodie du réalisateur, était en réalité bien plus fouillé esthétiquement et mieux mis en scène que n'importe lequel de ses films ?
Youth-Sorrentino
Critique

« Youth » : La danse macabre de Sorrentino

12 mars 2016
Une danse macabre. C'est peut-être ce que manquent les vitalistes qui ne connaissent de la vie que son versant créateur, et les nihilistes qui ne connaissent de la vie que son versant destructeur. Avec Youth, Sorrentino nous invite au carnaval de la vie et de la mort, par définition irrévérencieux.
Les Incroyants de Gus Holwerda
Critique

« Les Incroyants » : Du Monothéisme à l’athéisme ou d’une Croyance à l’autre

6 janvier 2016
Avec Les Incroyants, un documentaire signé Gus Holwerda, c'est tant la religion que la science et la philosophie qui perdent au change. Sous les mots d'ordre proférés par les protagonistes du film, nous n'entendons qu’une autre rengaine marketing dont le slogan serait : « Join the atheists ! »