Le cinéma d’Hong Sang-soo ne serait-il pas (trop) répétitif, dans ses motifs, ses intrigues autant que dans sa mise en scène, pour ne pas dire pantouflard-petit-bourgeois ? La critique est récurrente, notamment au Japon. Yourself and Yours montre au contraire, par l’énonciation d’une loi physico-cinématographique, que de la répétition naîtrait la variation. Une manière de déconstruire une autre idée reçue selon laquelle Yourself and Yours serait à l’articulation de deux périodes cinématographiques distinctes, la première tournée vers les autres, la seconde sur soi, celles-ci étant au fond amoureusement enchevêtrés dans le film comme chacun des personnages chez le cinéaste.