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Thibaut Grégoire

Rédacteur au Rayon Vert et au Suricate Magazine. Fondateur de Camera Obscura Cinéma.
Jane Birkin et Charlotte Gainsbourg devant la maison (musée) de Serge Gainsbourg à Paris dans Jane par Charlotte
FIFF

« Jane par Charlotte » de Charlotte Gainsbourg : Toucher ou muséifier

4 octobre 2021
Jusqu’à quel point peut-on prétendre toucher à une icône, l’approcher dans sa réalité, dans son authenticité, à partir du moment où cela se fait par l’entremise d’une caméra et d’une mise en scène orchestrée par une fille actrice à la gloire de sa mère ? Telle est la grande question de Jane par Charlotte qui ne cessera de l'explorer sous différentes formes, jusqu'à visiter un "musée" — l'ancienne maison de Serge Gainsbourg restée dans l'état — où il est interdit de toucher aux reliques du passé.
Leïla (Leïla Bekhti) et Damien (Damien Bonnard) assis dos à dos dans l'atelier dans Les Intranquilles
Critique

« Les Intranquilles » de Joachim Lafosse : L'art de ne pas avoir honte

30 septembre 2021
S’il donne l’impression, dans la première partie du film, de vouloir tout faire pour se « contenir », contourner ses vieux tics et ses vieux démons pour présenter un film « vierge » à un regard tout aussi « vierge », oublieux de tout le passif du réalisateur, Joachim Lafosse ne peut s’empêcher de retrouver sa vraie nature une fois l’illusion dissolue. Les Intranquilles développe alors toute une théorie de l’acceptation de soi en tant que cinéaste-roi, avec toutes ses tares et surtout sans honte : rien ne viendra jamais fondamentalement modifier la physionomie de ce cinéma autosatisfait et étranger à toute forme de remise en question. Mais il faut lui pardonner : il est comme ça, il ne changera pas.
Lucie (Lucie Debay) en armure et sur son cheval dans les montagnes dans Lucie perd son cheval
BRIFF

« Lucie perd son cheval » de Claude Schmitz : Faut pas perdre le film

15 septembre 2021
Dans ce film coupé en deux, chamboulé et disparate, Claude Schmitz, tout comme son personnage Lucie, s’en tient néanmoins à une devise qui semble devoir présider à la construction de sa filmographie en devenir : « Faut pas perdre le fil ». Aux nombreuses questions qui restent en suspens chez le spectateur à la fin de Lucie perd son cheval, Claude Schmitz répond sans tergiverser, tout en promettant une suite qui permettra peut-être d’y répondre encore un peu mieux ou, au contraire, de les prolonger et de les complexifier.
La gérante du kiosque dans Le Kiosque
BRIFF

« Le Kiosque » d’Alexandra Pianelli : L’Art de la miniature

12 septembre 2021
Dans l’espace cloisonné d’un kiosque, derrière son comptoir, Alexandra Pianelli s’adonne à un art de la miniature qui, par l’accumulation de ses petites touches et la juxtaposition de ses petites couches, tend à une ampleur et une densité au départ insoupçonnée. Quand le « tout petit » peut prétendre sans le vouloir et sans s’en rendre compte au « grand ».
Un révolutionnaire s'attaque aux bourgeois dans Nouvel Ordre (New Order)
BRIFF

« Nouvel ordre » de Michel Franco : Rien de neuf sous l’éternel soleil de la misanthropie

7 septembre 2021
Avec son titre ironique, son Mexique dystopique et sa vision extrêmement noire et désespérée du monde et de la nature humaine, Nouvel ordre de Michel Franco semble tout faire pour parer à la moindre critique et au moindre débat. Il est en quelque sorte le point culminant d’un cinéma de la misanthropie qui échappe à toute tentative de décantation et ne cultive aucun mystère. Tout est dit, tout est montré. Le film devient alors une démonstration.
Arnaud dans la forêt dans Soy Libre
BRIFF

« Soy Libre » de Laure Portier : Se libérer du film

5 septembre 2021
En filmant son frère Arnaud dans une quête de liberté après un enfermement forcé, Laure Portier lui donne également la possibilité de se libérer d’un carcan filmique qu’elle aura mis en place avec le concours du premier intéressé. Soy Libre montre au final une libération, à la fois réelle et cinématographique, en donnant l’occasion à un « personnage » de cinéma de se libérer de son film.
Clarisse (Vicky Krieps) au volant de sa voiture dans Serre moi fort
BRIFF

« Serre moi fort » de Mathieu Amalric : La projectionniste et son film intérieur

4 septembre 2021
Serre moi fort est-il un film (trop) cérébral ? Renferme-t-il un mystère trop opaque ? Le film de Mathieu Amalric interroge en tout cas la projection mentale en la mettant en parallèle avec la projection cinématographique tout en invoquant des fantômes. Si la recherche de l’explication prime sur l’immédiateté de l’émotion, il s’agit malgré tout d’un film qui hante autant qu’il est hanté.
Tous les personnages de la série Friends lors des retrouvailles dans Friends : The Reunion
La Chambre Verte

« Friends : The Reunion » : La grande communion

22 août 2021
Dix-sept ans après la fin de la série Friends, une réunion entre les six membres de son casting a été organisée, créant un trouble de réception auprès des fans de la première heure. Entre produit commercial conçu pour faire plaisir aux afficionados, objet nostalgique laissant parfois filtrer une vraie mélancolie, et grande communion spirituelle rassemblant dans un geste « méta », voire métaphysique, les acteurs, les personnages et les spectateurs, Friends : The Reunion a en tout cas réactivé la chambre verte de beaucoup de spectateurs en sortant les "vieux jouets" du placard.
Titane couchée sur une voiture lors du salon de Titane l'auto au début de
Critique

« Titane » de Julia Ducourneau : Cadavre exquis

14 juillet 2021
Trop-plein, protéiforme, tantôt attendu tantôt imprévisible, le second long métrage de Julia Ducourneau s’achemine d’un terrain vers un autre en convoquant la mutation des genres, tant sur le plan cinématographique que sexuel. En détournant les clichés et les fantasmes sexuels les plus tenaces, et en en faisant de même avec la figure paternaliste de l’acteur Vincent Lindon, Titane laisse une première impression très incertaine, mais incite à creuser encore dans l’œuvre à venir de la cinéaste.
Cassandre (Adèle Exarchopoulos) marchant seule en Espagne dans Rien à foutre
La Chambre Verte

« Rien à foutre » d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre : La nouvelle vie d’Adèle

11 juillet 2021
Présenté lors de la Semaine de la Critique à Cannes, le premier long métrage de fiction d’Emmanuel Marre et Julie Lecoustre fait de la présence de son actrice principale, Adèle Exarchopoulos, un véritable sujet à part entière, un enjeu théorique et de mise en scène, qui le fait dépasser les terres pourtant arpentées du psychologisme et du récit de l’acceptation. Huit ans après La Vie d’Adèle, la présence et le jeu de l’actrice trouvent dans Rien à foutre un autre écrin à partir duquel la fascination peut à nouveau opérer et l’attachement se créer.
Un papillon du film Pyrale
BRIFF

« Pyrale » de Roxanne Gaucherand : Vers la lumière

8 juin 2021
Moyen métrage mêlant documentaire et fiction, Pyrale fait se rencontrer la réalité documentaire d’une invasion de papillons asiatiques dans le sud de la France et la fiction d’une histoire d’amour adolescente. Le film questionne cette rencontre à travers les figures allégoriques du papillon et de la lumière.
Les différents personnages sur Zoom dans Host
BIFFF

« Host » de Rob Savage : Zoom sur la peur intime

13 mai 2021
Premier film d’horreur dont l’action se déroule exclusivement sur « Zoom », Host de Rob Savage se révèle beaucoup plus complexe, réflexif et secret qu’il ne paraît de prime abord. Derrière la façade d’un énième « found footage » dont le mot d’ordre serait l’efficacité se dissimule un film riche et ludique qui invite constamment son spectateur à creuser, à chercher des sens cachés et à explorer la peur primale de ses personnages tout en proposant une approche théorique en lien avec la manière dont le coronavirus a changé notre quotidien.
Les deux personnages principaux assis sur un banc dans Extro
BIFFF

« Extro » de Naoki Murahashi : L’émotion du second plan

13 mai 2021
« Mockumentaire » classique charriant à la fois un humour absurde et des saillies drolatiques au premier degré, Extro de Naoki Murahashi, en organisant la rencontre imprévue entre des figurants en quête de leur moment de gloire et un monstre mythologique créé de toutes pièces, fait surgir l’émotion là où on ne l’attend pas.
Amélie Poulain (Audrey Tautou) au cinéma dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain
Critique

« Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » : Paris, asile de fous (ou Le Cabinet du Dr. Jeunet)

11 février 2021
Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain est considéré par beaucoup comme un film optimiste, utopique ou joyeux. Or, tous les personnages sont victimes d’une psychopathologie ou d’une névrose : le film est par là un grand cabinet de curiosités. Dans un Paris recréé de toutes pièces, Jean-Pierre Jeunet ouvre les portes d'un gigantesque asile de fous dans lequel déambulent des malades de toutes sortes et où il est loin de faire bon vivre.
Martin (Mads Mikkelsen) boit une bouteille de Champagne dans Drunk
Critique

« Drunk » de Thomas Vinterberg : La danse du demi-gramme

14 octobre 2020
Contrairement à son personnage principal incarné par Mads Mikkelsen, « Drunk » de Thomas Vinterberg évite de se prendre un mur. Le film finit en effet par montrer que l’expérience faite par les quatre protagonistes n’était pas tout à fait vaine, absurde, ou même dangereuse, mais qu’elle les avait bel et bien plongés dans un pur état d’allégresse, évitant ainsi un côté programmatique et moralisateur que le film laissait par moments entrevoir.
Heidi en voyage en Chine dans Heidi en Chine
FIFF

« Heidi en Chine » : Interview de François Yang

9 octobre 2020
Accompagnant sa mère Heidi dans un voyage sur les traces du passé de sa famille et de la Chine, François Yang déploie un récit humain dans lequel l’intime accueille une quête d’identité liée à l’histoire socio-politique d’un pays. Il parvient à en dire beaucoup sans jamais tomber dans la démonstration ou le didactisme. L’extrême sensibilité de Heidi en Chine et son final en forme d’épiphanie nous ont convaincu de rencontrer son réalisateur afin de mettre quelques mots sur ce ressenti.
La bande des gangsters dans Reservoir Dogs
Esthétique

« Reservoir Dogs » de Quentin Tarantino : Le paradoxe de Mr. Orange

25 septembre 2020
Mr. Orange (Tim Roth) construit une fausse persona et un faux récit, mais il se rachète de ce mensonge en voulant révéler la vérité, même si ce sursaut est pour lui suicidaire. Ce paradoxe que représente Mr. Orange, Quentin Tarantino l’incarne aussi parfaitement avec Reservoir Dogs, lui qui se dissimulera d’abord derrière une superficialité feinte, derrière l’esbroufe et les clins d’œil, pour au final délivrer une certaine vérité, celle d’un point de vue et d’un véritable discours sur le cinéma et ses possibilités de torsion de la narration et du montage.
Deux danseurs s'embrassent dans Si c'était de l'Amour
BRIFF

Interview de Patric Chiha pour « Si c'était de l'Amour »

11 septembre 2020
"Mettre en scène, ce n'est pas diriger mais aimer assez le monde et les gens pour qu’ils vivent d’eux-mêmes". Dans ce grand entretien autour de « Si c'était de l'Amour », Patric Chiha revient sur sa conception de la mise en scène, du montage et de l'auteur. En filmant les répétitions et les coulisses de « Crowd », un pièce proposée par la compagnie de danse de Gisèle Vienne, Patric Chiha s'interroge sur la condition de l’artiste au travail et sur sa propre méthode de cinéaste. Tout comme les danseurs du spectacle recherchent toujours quelque chose en eux ou chez l’autre, pour comprendre ou être stimulé, le cinéma de Patric Chiha s’épanouit aussi dans une démarche de recherche constante et d’échange, toujours dans un équilibre instable, voire impalpable, entre documentaire et fiction. "L’émotion étant le contraire du contrôle, je ne crois pas que l’on puisse émouvoir s’il y a un programme, un plan. L’émotion est une surprise, un événement qui interrompt le fil des choses. Une émotion prévue n’est par essence pas une émotion".
Les policiers dans la rue face aux manifestants dans "Un pays qui se tient sage"
BRIFF

Interview de David Dufresne pour « Un pays qui se tient sage »

8 septembre 2020
"Avant, il n'y avait rien" : c'est par ces mots que David Dufresne souligne l'importance des images qu'il a regroupées et montées dans « Un pays qui se tient sage ». Depuis deux ans, nous avons donc des images des violences et des pratiques policières. Nous pouvons maintenant penser avec elles. Le film, tourné vers l'avenir, se pose comme un champ de réflexion autour de ces images grâce à un dispositif où différents intervenants échangent à égalité "sans qu'il n'y ait de parole autorisée d'une part et de parole plus faible de l'autre". David Dufresne répond avec générosité à nos questions plus critiques et évoque plusieurs séquences du film d'un point de vue cinématographique.
Ema et la danse du feu dans Ema
Critique

« Ema » de Pablo Larraín : Le Mystère de la danse du feu

28 août 2020
Dans « Ema » de Pablo Larraín, le spectateur est invité à retrouver son chemin parmi des éléments épars, des indices disséminés dans les dialogues et dans les faits et gestes de l’héroïne, Ema, qui détient la clé du récit et des mystères du film. Elle est au centre des plans et son pouvoir s'étend jusque dans la séduction et la sexualité.
Félix Lefebvre et Benjamin Voisin sur la moto dans Été 85
Critique

« Été 85 » : François Ozon dans sa bulle

14 juillet 2020
Dans sa photographie, son montage, son utilisation de la musique, dans le jeu des acteurs ou encore dans sa direction artistique, « Été 85 » de François Ozon a tout d’une chronique adolescente mélancolico-passéiste. À la fois simple et arty, elle ressemble à une sorte de revisite mal digérée de « Conte d’été » par l’équipe de « Plus belle la vie ».
Thomas Gioria et Fantine Harduin en bateau dans Adoration
Rayon vert

« Adoration » de Fabrice du Welz : L'envol de l'amour sauvage

25 janvier 2020
Conte initiatique, « Adoration » de Fabrice du Welz est travaillé par la rencontre de deux histoires, celles de Paul et de Gloria, qui s'unissent par contamination et absorption, manipulation et résurrection. Une union qui tendra à l'élévation amoureuse, à l'image – sublimée à l'écran – de l'envol des grues cendrées.
Ariane Ascaride dans Gloria Mundi
Critique

« Gloria Mundi » de Robert Guédiguian : Voyage au pays du Pessimisme

28 novembre 2019
Comme le reniement pessimiste d'une pensée et d'un engagement passé, « Gloria Mundi » prend l'oeuvre de Guédiguian à contrepied.
Matthias (Gabriel D’Almeida Freitas) et Maxime (Xavier Dolan) durant la scène du baiser.
Critique

« Matthias et Maxime » de Xavier Dolan : Baiser taché

19 octobre 2019
Dans « Matthias et Maxime », l’heure n’est plus à l’expression débridée des sentiments, des frustrations et des colères, mais plutôt à une sorte de contenance forcée que semblent s’imposer les personnages et que Dolan s’impose également à lui-même.
Sylvester Stallone en pleine action dans Rambo : Last Blood
La Chambre Verte

« Rambo : Last Blood » – La fin de l’homme qui ne voulait pas mourir

26 septembre 2019
Depuis le « Rambo : First Blood » sorti en 1982, au « Rambo : Last Blood » sorti en 2019, voici l'histoire de Sylvester Stallone, l'homme qui ne voulait pas mourir.
Elle Faning et Timothée Chalamet dans Un jour de pluis à New York
Critique

« Un jour de pluie à New York » de Woody Allen : Gatsby le nostalgique

21 septembre 2019
Avec « Un jour de pluie à New York », le romantisme nostalgique de Woody Allen trouve son expression la plus forte et la plus ambiguë, loin de tout passéisme.
Gérard Depardieu et Michel Houellebecq en Thalasso
La Chambre Verte

« Thalasso » de Guillaume Nicloux : Dialectique de la résurrection des corps

5 septembre 2019
« Thalasso » de Guillaume Nicloux s'impose comme une réflexion sur le corps et la résurrection au cinéma à travers trois icônes : Michel Houellebecq, Gérard Depardieu et Sylvester Stallone.
Roschdy Zem dans Roubaix, une lumière
Critique

« Roubaix, une lumière » d'Arnaud Desplechin : Les pleins pouvoirs de l'Accoucheur

28 août 2019
Arnaud Desplechin invente dans « Roubaix, une lumière » un policier aux pouvoirs presque surnaturels. Ce qui soulève de nombreuses questions à la fois éthiques, politiques et esthétiques.
La Chambre Verte

« Once Upon a Time... in Hollywood » : Le petit théâtre de Spectres de Quentin Tarantino

15 août 2019
Avec « Once Upon a Time... in Hollywood », Tarantino crée une sorte de petit théâtre de spectres qui invoque les esprits, fait déambuler les fantômes et finit par ressusciter les morts.
Florence Pugh en pleurs dans Midsommar d'Ari Aster
Critique

« Midsommar » d'Ari Aster : Des vertus immersives de l’archétype et de la référence

7 août 2019
Pour faciliter l’immersion du spectateur dans les situations vécues par les personnages, accompagnant ceux-ci dans leur descente vers « l’antre de la folie », Ari Aster recourt précisément à des références connues et à des archétypes scénaristiques tels que le trauma initial et la dissémination d’indices.
Donnie Darko et le lapin au cinéma dans le film de Richard Kelly
Interview

« Donnie Darko » : Interview de Richard Kelly

22 juillet 2019
Dans cet entretien, Richard Kelly revient sur les mystères et les thématiques de « Donnie Darko » : le sacrifice, les univers parallèles, le rôle du lapin ou encore la fin du monde.
Les fous dans Koko-di Koko-da deJohannes Nyholm
BRIFF

« Koko-di Koko-da » de Johannes Nyholm : Immersion dans un cauchemar interactif

17 juillet 2019
« Koko-di Koko-da » se présente à la fois comme un objet de fascination où la place du spectateur ne cesse de fluctuer et une surprenante tentative de croiser le film d'auteur, le film de genre et le film "à sujet".
Les deux adolescentes dans Zombi Child de Bonello
BRIFF

« Zombi Child » : Interview de Bertrand Bonello

3 juillet 2019
Bertrand Bonello, qui se présente à la fois comme architecte et cinéaste instinctif, revient dans cet entretien sur sa méthode de travail, son utilisation de la musique et de thématiques fantastiques comme l'idée de possession.
Kacey Mottet Klein et sa copine Oulaya Amamra dans L'adieu à la nuit
Critique

« L’Adieu à la nuit » d’André Téchiné : L'aveuglement de l'Âge

26 avril 2019
Analyse du discours idéologique de « L’Adieu à la nuit » d’André Téchiné, qui met en valeur les sermons et la morale des anciens tout autant que la question générale de l'aveuglement.
Marianne Basler
Interview

Interview de Marianne Basler : donner du sens dans le non-dit et l’épure

21 avril 2019
Marianne Basler évoque avec nous son travail avec Michael Hers, Paul Vecchiali, Jean-Pierre Mocky, Woody Allen, Christian Petzold ou encore Jacques Rivette.
Le poster de Us
Critique

« Us » de Jordan Peele : Littéralement, la voix des sans voix

23 mars 2019
Avec Us, Jordan Peele place une fois de plus au cœur de son dispositif la révolte de ceux qui n'ont pas de voix. Lecture socio-politique du film.
Simba, Timon et Pumba dans Le Roi Lion
Esthétique

« Le Roi Lion » : Idéologies de la Fable Disneyenne

14 mars 2019
Derrière les beaux sentiments, « Le Roi Lion » cache une série de contradictions : le discours de Zazu, le rabat-joie de service, finira par aboutir ; Timon et Pumba énoncent un message inaudible opposé à la fable disneyenne ; le projet « politique » de Scar s’avère tout aussi intenable dans un monde qui décrédibilise ses idées.
Une scène d'action dans Les Eternels de Jia Zhang-ke
Critique

« Les Éternels » de Jia Zhang-ke : Immortalité, Fétiche et Guérison

27 février 2019
À travers le destin de Quiao et Bin, Jia Zhang-ke travaille à nouveau avec brio la porosité des genres en recourant au fantastique, à la fresque épique et à l'allégorie. Ce qui lui permet comme d'habitude de décrire, sur plusieurs décennies, la réalité socio-économique de la Chine.
Tish et Fonny dans Si Beale Street pouvait parler
Critique

« Si Beale Street pouvait parler » : Esthétisme et Anesthésie, la méthode Barry Jenkins

13 février 2019
Avec « Si Beale Street pouvait parler », la douceur du cinéma de Barry Jenkins devient le point d'ancrage d'une méthode anesthésiante, où le style hyper référencé du cinéaste (Wong Kar-Wai en tête) permet de faire passer plus facilement les clichés tout en atténuant la violence latente qui traverse le film.
Critique

« Hotel by the River » de Hong Sang-soo : Mystères et Rêves autour du Labyrinthe-Hôtel

28 janvier 2019
« Hotel by the River » relève à la fois de la rêverie et du mystère. Hong Sang-soo construit autour de cet hôtel au magnétisme étrange un film labyrinthique où, sur plusieurs niveaux de sens, les personnages rêvent peut-être ensemble tandis que le spectateur reste libre de choisir sa clé de lecture. Analyse.
Vincent Lacoste et Jonathan Cohen dans Amanda
Interview

« Rendre la violence supportable » : Interview de Mikhaël Hers pour « Amanda »

27 décembre 2018
Comment rendre la violence supportable ? Interview de Mikhaël Hers pour « Amanda » sur la place des attentats, du deuil ou de la lumière dans le film.
Deux élèves au travail dans De Chaque Instant Nicolas Philibert
Critique

« De chaque instant » de Nicolas Philibert : Le pouvoir de la Répétition théâtrale

3 décembre 2018
Avec « De chaque instant », Nicolas Philibert compare la formation des infirmiers à une pratique du théâtre divisée en trois temps : la répétition, la représentation et le débriefing. Avec quel message politique et sociétal ?
Timothée Chalamet dans Beautiful Boy
Critique

« Beautiful Boy » : La circulation de la misanthropie chez Felix Van Groeningen

27 novembre 2018
Avec « Beautiful Boy », réalisé aux États-Unis en anglais et avec des acteurs américains, Felix Van Groeningen porte les clichés d'un certain cinéma d'auteur sur la scène d'un cinéma mondial : histoire d'une récupération industrielle annoncée depuis "The Broken Circle Breakdown".
Une scène d'extase dans Climax de Gaspar Noé
Critique

« Climax » : la Danse Macabre de Gaspar Noé vers la Beauté

20 novembre 2018
Avec « Climax », Gaspar Noé exécute le programme d'une danse macabre : dépasser les limites du corps et de l'esprit jusqu'à la folie collective d'où peut s'entrevoir la beauté de l'enfer.
Robert Pattinson dans High Life
Critique

« High Life » de Claire Denis : Désacralisation des tabous et des mythes de la science-fiction

10 novembre 2018
De quelle manière Claire Denis opère-t-elle, avec « High Life », une désacralisation des tabous et des mythes de la science-fiction ?
Sébastien Marnier Portrait Memento Films
FIFF

« L'Heure de la sortie » : Interview avec Sébastien Marnier

10 octobre 2018
Avec « L’Heure de la sortie », Sébastien Marnier signe un second film impressionnant. En s’intéressant à l’économie des affects qu’il faut mettre en place pour se préparer aux catastrophes qui nous guettent, le cinéaste propose une puissante réflexion sur la désaffection.
Les acteurs de Braquer Poitiers
FIFF

« Braquer Poitiers » : Interview de Claude Schmitz

3 octobre 2018
Claude Schmitz nous explique les secrets de fabrication de son irrésistible « Braquer Poitiers » : le travail avec les acteurs, la porosité entre la fiction et le réel ou encore le rôle décisif du montage.
Pierre Deladonchamps et Vincent Lacoste dans Plaire aimer et courir vite
BRIFF

« Plaire, aimer et courir vite » : Christophe Honoré et les prisons de la cinéphilie

1 juillet 2018
La cinéphilie, chez Honoré, ne s'assimile-t-elle pas à une forme d'imaginaire policier ? Petite étude des références présentes dans « Plaire, aimer et courir vite » et de la scène de rencontre, qui traduisent peut-être d'abord une recherche de légitimation par le bon goût et une certaine tendance à exclure ceux qui ne le partageraient pas.
Le spectateur dans La femme la plus assassinée du monde
BIFFF

« La Femme la plus assassinée du monde » : Miroirs, Spectateurs et Mondes Parallèles

8 mai 2018
Miroirs, spectateurs et mondes parallèles : le film de Franck Ribière questionne le statut actuel de la salle de cinéma et le rapport qu'entretient le spectateur au spectacle. Cette tentative de sociologie du cinéma s'intéresse d'abord à la dynamique d'une séance.
Les acteurs principaux de Mektoub My Love
Critique

« Mektoub, My Love » d’Abdellatif Kechiche : Amin se fait des films

3 mai 2018
Avec Mektoub My Love, Abdellatif Kechiche offre à ses détracteurs tout ce qu'ils attendent de lui, précisément pour mieux déjouer leurs attentes : voyeurisme, lubricité, chosification des jeunes femmes ne sont que des détonateurs préludant les événements complexes vécus par les personnages.
The Third Murder de Kore-Eda
Critique

« The Third Murder » : Substitutions et Surimpressions

9 avril 2018
La figure de la surimpression dans The Third Murder peut être vue dans la manière dont Kore-eda semble vouloir renouveler son cinéma. En transparence, sous le film de genre, se retrouvent à nouveau frais les obsessions du réalisateur : des personnages rongés par la famille et les liens du sang.