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Quelque chose s'est passé : un craquement dans la perception, une affection dont il faut raconter l'histoire, une expérience cinématographique à partager. Il y a ici autant de rayons verts que de rencontres et d'efforts d'écriture pour en conserver la trace.

Les quatre soeurs Lisbon (Andrea Joy Cook, Kirsten Dunst, Leslie Hayman et Chelse Swain) dans Virgin Suicides
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« Virgin Suicides » de Sofia Coppola : Soleil noir de la mélancolie ?

27 décembre 2020
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. On était aux États-Unis, plein focus sur sa middle-class, au milieu des années 70. L’Amérique rayonnait, jusqu’à ce qu’elle fasse sa crise d’adolescence, lorsque cinq sœurs, les Virgin Suicides filmées par Sofia Coppola, théorie des dominos oblige, tombent les unes après les autres. Un suicide sans raison ni pourquoi, qui sera l’objet d’une enquête approfondie vingt-cinq ans durant, afin de tenter d’en élucider le mystère.
Rob (Marlon Morton) croise et regarde la fille du supermarché (Madi Ortiz) dans The Myth of the American Sleepover
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« The Myth of the American Sleepover » de David Robert Mitchell : Hanter et désirer

4 décembre 2020
En regard de « It Follows » (2014) et « Under the Silver Lake » (2018), « The Myth of the American Sleepover » peut lui aussi être abordé par le prisme de la hantise. En transposant les codes du film de genre pour que hanter et désirer coïncident dans une nouvelle alchimie, le premier film de David Robert Mitchell permet d'affirmer définitivement que son cinéma se construit sur une hantologie protéiforme.
Oyu Kayukawa (Kinuyo Tanaka) dans la forêt avec ses amis dans Miss Oyu
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« Miss Oyu » de Kenji Mizoguchi : Bizarre Love Triangle

20 novembre 2020
Le cinéma de Kenji Mizoguchi est d'une lucidité étourdissante et confondante. Son art est sorcellaire en ceci qu'il fait lever d'une matière extrêmement précise et documentée des paysages impersonnels dont la vérité, toujours cruelle, a la force expressive de défier les époques – la force de l'éternité. C'est le cas de Miss Oyu où l'amour est une onde solitaire comme un soliton accouchant au milieu des décombres d'un enfant dont le don est comme un trésor de légende dans le Japon de l'après-guerre.
Tetsuo en moto dans Akira
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« Akira » de Katsuhiro Ôtomo : Les enfants du chaos

24 août 2020
« Akira » pose, pense et panse la jonction cyborg de plus d'un spectre : spectres de Marx et de Hamlet ; spectres de l'histoire japonaise d'hier, d'avant-hier et de demain ; spectres de la culture cyberpunk et de l'Armée rouge japonaise. C'est leur conjonction organique et cybernétique organisée dans un mélange de furia et de maestria sans équivalent par l'un des plus grands films d'animation japonais qui soit, qui est aussi l'un des plus grands films de science-fiction qui soit. Tant et si bien qu'« Akira » demeure un grand contemporain éclairé par le sourire énigmatique d'Akira en nous rappelant à cette enfance devenue une énigme pour une humanité qui manque à elle-même d'avoir abandonné ses enfants. Les films qui regardent notre enfance sont toujours ceux qui savent en prendre soin.
Le mont dans Séjour dans les monts Fuchun
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« Séjour dans les Monts Fuchun » de Xiaogang Gu : Le mouvement et l'apaisement

6 août 2020
« Séjour dans les monts Fuchun » de Xiaogang Gu est composé de plans-séquences en mouvement (réalisés en travelling ou en panoramique) qui viennent briser l'économie formelle et narrative du récit où les relations entre les personnages sont dénaturées par l'argent et le respect des coutumes. La notion de « montage interdit » théorisée par André Bazin prend ici tout son sens. Grâce au plan-séquence final, c'est même la possibilité d'un apaisement qui est offert aux personnages.
Kyle MacLachlan, Laura Dern et David Lynch près de la Black Lodge dans Twin Peaks
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« Twin Peaks » de David Lynch et Mark Frost : Les forces de la Black Lodge

29 juillet 2020
Dans la saison 3 de « Twin Peaks », David Lynch et Mark Frost font de la Black Lodge le poumon de leur univers. Comment s'effectue le passage entre les différents mondes ? Quel rôle joue dans la série la rose bleue et le motif de la rose en général ? Pourquoi Hollywood et Los Angeles n'apparaissent-ils pas ? Et qu'est-ce que Judy, sinon le nom de ce champ de forces exercé par la Black Lodge ? Autant de questions à partir desquelles nous allons nous aventurer dans l'opacité des mystères de « Twin Peaks ». Ce texte est construit en dyade avec cinq « Missing Pieces » écrites par Des Nouvelles du Front, tel le sol des loges, qui est tantôt noir zébré de blanc, tantôt blanc zébré de noir. La lecture des deux textes peut ainsi se faire chronologiquement ou en suivant les renvois vers les « Missing Pieces ».
Elias Koteas et Rosanna Arquette font l'amour dans Crash
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« Crash » de David Cronenberg : Au volant du monde

21 juillet 2020
Revenir au monde déserté par le désir, c'est vouloir tirer de la rengaine de la production industrielle du crash la ritournelle de l'accident originaire. Retrouver le sens de l'événement dans d’insensés cabossages et d’incessants télescopages. Circulez il n'y a rien à voir ni à désirer parce que plus rien n'arrive, c'est la rengaine postmoderne qui a mis Pornos à la place d'Éros. Avec « Crash » agencer les machines expérimentales du désir et en être les artistes sans œuvre répond au désir qui ne revient que par accident. Plus de statistique : une érotique machinique. Avec le sens naissanciel de l'accident, on peut alors machiner une vie nouvelle au milieu du champ d'épaves accumulées par les autoroutes de la modernité occidentée.
Sandrine Bonnaire errant dans la nature dans Sans toit ni loi
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« Sans toit ni loi » d'Agnès Varda : À quoi marche le refus sans relève

16 juillet 2020
En parallèle à notre interview de Saad Chakali autour du n°66 de la revue Éclipses consacré à Agnès Varda, Des Nouvelles du Front revient sur Sans toit ni loi. Varda y suit le tracé discontinu de la trajectoire de vie erratique d'une vagabonde météorique qui s'appelle Mona. Trouvé dans le fossé, l'astre mort d'une jeunesse chue d'un désastre obscur irradie cependant encore. Sa lumière fossile est une marche à contre-courant éclairant comment le froid des années d'hiver aura médusé les itinérances contestataires et pétrifié les fugues libertaires héritées de la décennie précédente.
La scène du feu de camp dans Gènese
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« Genèse » de Philippe Lesage : Une histoire intemporelle du désir

24 juin 2020
Avec « Genèse », Philippe Lesage rend au désir ce qui fait sa nature et toute sa force. Il en restitue la beauté dans sa forme enfantine la plus renversante en même temps que le trouble et le tourment. Mariant la violence extrême à la douceur la plus tendre, le réalisateur plonge au cœur des émotions, dans ses eaux troubles et ambiguës de la puberté où un désir mystérieux saisit les personnages.
Les trois acteurs pris au piège dans la prison dans Assaut
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« Assaut » de John Carpenter : Quand le mal sort du flou

18 mai 2020
Analyse d'une séquence de « Assaut » de John Carpenter où l'ouverture d'une Boite de Pandore — semblable à celles qu'on trouve dans « Mulholland Drive » de David Lynch ou « Belle de jour » de Luis Buñuel — libère définitivement les forces du mal. Le lieutenant Bishop prend ainsi conscience de leur existence, non pas seulement dans le monde et au cœur de son commissariat, mais aussi en lui-même.
Akemi Negishi danse au milieu des hommes dans Fièvre sur Anatahan
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« Fièvre sur Anatahan » de Josef von Sternberg : La douleur de l'unique, de l'une et du multiple

2 mai 2020
« Anatahan » fièvre (pour le titre français) ou saga (pour le titre original) ne déroge pas à la règle garantissant à qui lui obéit d'être le sujet d'une exception : tout film de Josef von Sternberg est un monde, moins soumis aux conventions de la mimesis qu'à la jungle des obsessions de son démiurge. Tout film est un monde dont la nature est une sur-nature en excès aux conventions réglées du réalisme mimétique. Tout film est un monde d'artifices dont la mise en forme propose cette étrange exploration destinant à rendre visible l'entrelacs obscur des fantasmes qui en irrigue le luxuriant déploiement démiurgique. « Anatahan » constitue pour la saga sternbergienne sa quintessence testamentaire et autiste, solitaire et onirique jusqu'à atteindre un degré sublime d'onanisme.
« Feuille de vie »(Barg-e djan), un film de Ebrahim Mokhtari
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« Feuille de vie » de Ebrahim Mokhtari : Le Cinéma, “Pourquoi tu te fais des films ?”

30 avril 2020
Avec « Feuille de vie », Ebrahim Mokhtari donne à voir la transposition cinématographique à la fois poétique et déroutante d’un corps-à-corps avec la vie et la mort. Cinéma et méta-cinéma s’entrecroisent sur plusieurs niveaux : il y a le film de Mokhtari, le documentaire de Mansoori et le making-off de Sahar, au début si anecdotique pour le récit mais qui se révèle être l’élément capital du dénouement.
Hiroko Ôshima et Claude Maki sur la plage dans A Scene at the sea
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« A Scene at the Sea » de Takeshi Kitano : Pas d'autre horizon que l'horizon (carré gris sur fond gris)

25 avril 2020
Troisième long-métrage de Takeshi Kitano, « A Scene at the Sea » qui prend place entre « Jugatsu » (1990) et « Sonatine » (1993) pourrait bien proposer en regard de toute l'œuvre, malgré le délitement dont témoignent ses derniers prolongements, l'épure précoce concentrant à l'essentiel la vérité du geste obsessionnel qui la caractérise.
Mei et Satsuki sur un arbre avec le chat-bus dans Mon voisin Totoro
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« Mon Voisin Totoro » de Hayao Miyazaki : Le regard qui donne la vie

20 avril 2020
« Mon Voisin Totoro » de Hayao Miyazaki est traversé par la question du passage entre les mondes. Jusqu’au bout, ou presque, l’hésitation se maintient quant à Totoro : est-il réel ou est-il un produit de l’imagination des petites filles ? Il ne sera pas question ici de résoudre cette problématique, mais de comprendre comment les deux mondes circulent à travers le regard des personnages.
N.J. (Wu Nien-jen) et son fils Yang-Yang (Jonathan Chang) chez McDonald's dans Yi Yi
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« Yi Yi » de Edward Yang : La grandeur des désillusionnés

7 avril 2020
Edward Yang construit dans « Yi Yi » un regard dépouillé d'illusions et en même temps conscient de leur pouvoir d'aliénation. Les vérités des personnages ne se transforment jamais en fictions fondatrices, réparatrices ou émancipatrices. C'est là toute la force du film : penser en-deça de ce monde d'illusions où on se réfugie pour ne pas avoir affaire à l'attente et à la déception.
La version animée de Luis Buñueldans Buñuel après l'âge d'or
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« Buñuel après l’âge d’or » de Salvador Simó : Palimpsestes et paradoxes

2 avril 2020
« Buñuel après l’âge d’or » de Salvador Simó s'impose comme une réflexion sur le pouvoir des images. Le film montre les coulisses du tournage de « Terre sans Pain » (1932) dont il révèle la mise en scène nécessaire à chacune de ses images, déconstruisant ainsi son caractère authentique de documentaire. Il raconte aussi la fascination du personnage de Buñuel pour le traitement violent infligé aux animaux, qu’il décide alors de filmer, quitte à prêter la main au destin pour que l’image soit encore plus puissante, jusqu’à mettre à mort l’animal lui-même.
Otis (Asa Butterfield) et Eric (Ncuti Gatwa) devant le lycée dans Sex Education
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« Sex Education » : Ouvrir les bonnes portes

25 mars 2020
Une des originalités de « Sex Education » consiste à utiliser les portes comme un motif esthétique récurrent. Les personnages les poussent avec la curiosité des premiers explorateurs, tantôt avec joie et désir, tantôt pour se rattraper et s'excuser, tantôt encore pour vérifier qu'un possible, aussi incertain soit-il, puisse se réaliser. Jusqu'à rencontrer l'épiphanie.
Jeanne (Noémie Merlant) sous le manège Jumbo dont elle est amoureuse
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« Jumbo » de Zoé Wittock : La prochaine terre natale

16 mars 2020
Avec « Jumbo », Zoé Wittock choisit de protéger le fantastique d'une existence poétique et mystérieuse, celle de Jeanne et son imaginaire peuplé de machines. Le film évite par là tout recours à la psychopathologie explicative. L'existence de Jeanne est ainsi tournée vers le futur et un monde où elle pourra vivre en harmonie autant avec sa famille que ses machines.
Marina Otero et les négatifs de ses photos dans Histoire d'un regard
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« Histoire d'un regard » de Mariana Otero : Sept fois Gilles Caron

4 mars 2020
« Histoire d'un regard » est l'histoire de l'apprentissage d'un secret. Dans les photographies de Gilles Caron regardées par Mariana Otero se tissent à la fois le récit d'intimes nœuds affectifs et la fiction des nouages subjectifs de l'extimité. Il y a de la hantise qui trame le texte des subjectivités et le textile des images en relance la navette qui est celle du désir de poursuivre dans la suite du monde et l'aventure des regards, à la fois tissage et apprentissage.
Bing Bong et Joie dans Vice-versa (Inside Out)
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« Vice-versa » de Pete Docter : Bing Bong et les couleurs de l’oubli

29 février 2020
Bing Bong, l'éléphant qui incarne la figure chimérique de l'imagination enfantine, est le premier personnage de l'univers Pixar à être véritablement oublié. Par là, « Vice-versa » de Pete Docter traite d'une thématique qui traverse toute la filmographie du studio : la mémoire, mais aussi l’oubli du monde enfantin et le désenchantement qui l'accompagne.
Bleak Moments de Mike Leigh avec Anne Raitt et Sarah Stephenson
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« Bleak Moments » de Mike Leigh : Habiter le trouble

28 janvier 2020
Avec ce premier long-métrage de fiction paru sur les écrans en 1971, Mike Leigh met en scène les « bleak moments », ces moments troubles entre chien et loup, nichés et ensauvagés au cœur des rencontres, qui traverseront régulièrement son œuvre.
Thomas Gioria et Fantine Harduin en bateau dans Adoration
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« Adoration » de Fabrice du Welz : L'envol de l'amour sauvage

25 janvier 2020
Conte initiatique, « Adoration » de Fabrice du Welz est travaillé par la rencontre de deux histoires, celles de Paul et de Gloria, qui s'unissent par contamination et absorption, manipulation et résurrection. Une union qui tendra à l'élévation amoureuse, à l'image – sublimée à l'écran – de l'envol des grues cendrées.
Hodaka et Hina devant le soleil dans Les Enfants du temps de Makoto Shinkai
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« Les Enfants du temps » de Makoto Shinkai : Une île en plus pour l'archipel oublié

23 janvier 2020
Après le succès commercial historique de « Your Name. », Makoto Shinkai poursuit l'idée romantique de l'amour comme folie : « Les Enfants du temps », entre pompe et pop, aborde une adolescence entendue comme âge cosmique, radicalité, puissance insulaire de déstabilisation.
Clint Eastwood au cinéma dans La Mule
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Épiphanies 2019 : Tentative de ne pas faire un Top Annuel

5 janvier 2020
Les épiphanies sont pour nous autant d'occasions de ne pas faire de top cinéma 2019 : ni hiérarchie, ni jugement de goût, rien que le passage d'affects quelque part entre les écrans de cinéma et les pensées et les corps des spectateurs.
Jason Schwartzman à l'école dans Rushmore
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« Rushmore » de Wes Anderson : Réinventer l’espace pour reconstruire le collectif

10 novembre 2019
« Rushmore » est une nouvelle histoire de famille réinventée chère au cinéma de Wes Anderson. Le film raconte aussi cela d'un point de vue esthétique : reconstruire l’espace pour que la nouvelle grande famille puisse y habiter.
Les Héros ne meurent jamais d'Aude Léa Rapin
FIFF

« Les Héros ne meurent jamais » de Aude Léa Rapin : Zoran est arrivé

5 octobre 2019
Critique et clinique, le film « Les Héros ne meurent jamais » d'Aude Léa Rapin s'offre comme la fiction cathartique d'un document traumatique sous l'horizon de la résurrection d'un défunt de la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Montag et sa mystérieuse voisine dans Fahrenheit 451
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« Fahrenheit 451 » de François Truffaut : Un escalier vers le ciel étoilé

24 septembre 2019
Avec « Fahrenheit 451 », François Truffaut raconte l'histoire d'une « fuite vers soi-même » qui prend la forme d'une lutte invisible qu'un homme mène contre sa propre incapacité à laisser faner son regard et sa sensibilité.
Une scène de pêche près du phare dans Herbes flottantes d'Ozu
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« Herbes flottantes » de Yasujirô Ozu : Le Phare et la Bouteille

12 août 2019
« Herbes flottante » raconte une triple disparition, celles de : l’autorité patriarcale d’un chef, la survie d’une mauvaise troupe de théâtre traditionnelle et la possibilité pour un homme de pouvoir se réconcilier avec son fils.
Bernhard Goetzke et Lil Dagover dans Les Trois lumières de Fritz Lang
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« Les Trois lumières » de Fritz Lang : La responsabilité d'avoir un destin (ni un drame, ni une fatalité)

13 juillet 2019
Entre archaïsme et modernité, allégorie surannée et dispositif meta moderne, « Les Trois lumières » du démiurge Fritz Lang met son héroïne à l’épreuve morale d’une conversion de la fatalité en destinée – amor fati.
Des animaux empaillés dans Animus Animalis de Aistė Žegulytė
BRIFF

« Animus Animalis » d'Aiste Zegulyte : Quand la Mort nous Regarde

1 juillet 2019
Avec « Animus Animalis », Aistė Žegulytė filme la mort qui regarde la vie à travers une position omnisciente qui pourrait être celle de la mort elle-même si celle-ci devait s'incarner sous une forme narrative.
Gena Rowlands dans Faces de John Cassavetes
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« Faces » de John Cassavetes : Rire désespéré

15 juin 2019
Du rire et du désespoir dans « Faces » de John Cassavetes : analyse d'une séquence au cours de laquelle Jeannie essaye de suspendre, par le dialogue, les automatismes sociaux de Richard.
Ella Smith et Justing Salinger dans Ray & Liz
BRIFF

« Ray & Liz » de Richard Billingham : La Maison du bonheur

31 mai 2019
Étranger à tout misérabilisme, au naturalisme plus contrarié que contrariant, Ray & Liz de Richard Billingham relève à travers le temps quelques affects et souvenirs passés par une banlieue de Birmingham sous le néolibéralisme de Margaret Thatcher.
Le Bateau Phare de Jerzy Skolimowski (1985)
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« Le Bateau phare » de Jerzy Skolimowski : L'exil du paria comme une île

18 mai 2019
Sous couvert du huis-clos maritime d'un Bateau Phare immobile, Jerzy Skolimowski fait affleurer les vies insulaires de ses personnages : des gangsters théâtraux et immatures au paria en exil tenant le cap de mystérieux principes.
Emilio Echevarría dans Amours chiennes
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« Amours chiennes » d'Iñárritu : Au Temps des Chiens

14 mai 2019
Quelle place occupe le chien dans « Amours chiennes » ? Analyse d'un rôle décisif mais aussi d'un manque dans le cinéma d'Alejandro González Iñárritu.
Synonymes de Nadav Lapid (c) Guy Ferrandis / SBS Productions)
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« Synonymes » de Nadav Lapid : Des pays dépaysés

29 mars 2019
Au dépays de Yoav, le paria de « Synonymes », Nadav Lapid construit une critique mi-tragique mi-rieuse de la culture comme colonialité et la langue comme obscénité, toutes deux expropriatrices.
The Immigrant (Film, 2013)
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« The Immigrant » de James Gray : Faire parler le Cœur

18 mars 2019
« The Immigrant » prête l’oreille à de nombreuses questions de langage. Les différentes langues parlées et la manière dont les personnages s’expriment sont autant d’éléments moteurs d'un récit où les personnages tentent de s’affranchir de leur milieu comme de leurs démons intérieurs, en posant des mots sur leurs plaies.
Gene Hackman et Al Pacino dans L'épouvantail
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« L'Épouvantail » de Jerry Schatzberg : Deux hommes et un Cadeau

8 mars 2019
Dans l’Amérique fêlée des seventies, Jerry Schatzberg se penche avec douceur sur le road trip chaotique et attachant de deux marginaux que la vie a beaucoup roulés et trop bousculés. Pourtant, Max et Lion n’ont pas renoncé à lui faire un joli cadeau. Parce que tous les épouvantails ont le cœur tendre.
Les méchants dans Dark Crystal
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« Dark Crystal » : Les Marionnettes et le Pouvoir des Corps

5 février 2019
Entièrement réalisé avec des marionnettes, « Dark Crystal » est pourtant profondément habité par des questions de corps. Comme si l’absence d’être humain et de corps en chair et en os était l’occasion idéale pour questionner les limites et les pouvoirs des yeux, des mains ou encore des voix.
Les acteurs principaux de Mektoub My Love
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Épiphanies 2018 : Tentative de ne pas faire un Top Annuel

6 janvier 2019
41 épiphanies pour autant d'occasions de ne pas faire de top cinéma 2018 : ni hiérarchie, ni jugement de goût, rien que le passage d'affects quelque part entre les écrans de cinéma et les pensées et les corps des spectateurs.
Une scène de plage avec Joaquin Phoenix et Katherine Waterston dans Inherent Vice
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« Inherent Vice » de Paul Thomas Anderson : La Raison en Fumée

24 novembre 2018
Paranoïaques, hystériques, identitaires. Avec « Inherent Vice », Paul Thomas Anderson égrène les figures de la raison malheureuse et hystérique à l'ère du capitalisme. Et si le détective, cette figure grise, offrait quelques échappées - sous la forme de volutes cannabiques - à la subsomption intégralement désintégrative du capital ?
Jon Hamm dans Mad Men
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Mad Men, des visages promettent la lune

15 novembre 2018
Des visages promettent la lune dans la série « Mad Men » créée par Matthew Weiner : de la reconstruction de soi et du rêve américain étudiés à travers l'existence publicitaire d'un visage qui promet beaucoup, celui de Donald Draper.
Les trois Great Hungers dans Burning
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« Burning » de Lee Chang-Dong : Le feu invisible des Great Hungers

7 novembre 2018
Analyse du monde invisible de « Burning » : celui des Great Hungers où le rôle du feu, de la lumière et des éléments disséminés (le chat, le puits, les serres ou les meurtres) est déterminant.
Laurent Lafitte et les adolescents face à la catastrophe
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« L'Heure de la sortie » et la Collapsologie : Trembler ensemble

12 octobre 2018
Dans le sillage de « Melancholia », « L'Heure de la sortie » de Sébastien Marnier pourrait bien être le premier grand film français de collapsologie : accueillir la peur pour faire le deuil d'un monde qui s'effondre; entrevoir une autre fin du monde possible.
Alane Delhaye (Coincoin) devant la flaque extraterrestre
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« Coincoin et les Z'inhumains » : L'identité frontalement biaisée

23 septembre 2018
Avec Coincoin et les Z'inhumains, Bruno Dumont continue à saborder le naturalisme des représentations et des identités : dans la farce et les éclats de rire carnavalesques s'annonce la fête des masques identitaires rendus, abattus et révélés dans leur facticité bariolée.
Ansel Elgort et ses écouteurs dans Baby Driver
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Ce que racontent les oreillettes : « Baby Driver » et « Les Gardiens de la Galaxie»

21 mai 2018
Que peuvent donc nous apprendre les oreillettes du walkman de Peter Quill et de l'Ipod de Baby ? Analyse croisée de la musique des Gardiens de la Galaxie, réalisé par James Dunn en 2014, et de Baby Driver, réalisé par Edgar Wright en 2017.
Shelley Duvall et Sissy Spacek dans Trois femmes de Robert Altman
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« Persona » d'Ingmar Bergman et « Trois femmes » de Robert Altman : La perte de l’identité féminine

27 avril 2018
Analyse croisée de « Persona » d'Ingmar Bergman et de « Trois femmes » de Robert Altman autour de la question de la perte de l’Identité Féminine. Que nous apprennent ces deux films sur la femme lorsqu'ils explorent la thématique de l’échange d’identité ?
Tom Hiddleston et Tilda Swinton assis à ne rien faire dans le film de Jim Jarmusch
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Les Voyages inopérants et les Quêtes spirituelles chez Jim Jarmusch

23 avril 2018
Les quêtes spirituelles qui traversent le cinéma de Jim Jarmusch n'ont pas besoin du voyage pour s'accomplir. Elles peuvent faire du surplace et se réaliser au creux d'un divan ou sous le nez des personnages. Analyse croisée de « Only Lovers Left Alive », « The Limits of Control » et « Paterson ».
Lady Bird, un film de Greta Gerwig
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« Lady Bird » de Greta Gerwig : Les Troubles de l'identification

5 avril 2018
Objet hybride, condensant une période diégétique assez longue dans le cadre très restreint, voire formaté, d’une comédie rythmée et réduite à son heure et demi syndicale, Lady Bird trouble l'identification du spectateur aux personnages tout en la stimulant.
L'insulte de Ziad Doueiri
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« L'insulte » de Ziad Doueiri : Le Flashback en procès

10 mars 2018
À partir d’une simple injure dans une rue de Beyrouth de nos jours, « L’Insulte » de Ziad Doueiri explore le passage d’un conflit entre deux hommes à celui d’un pays tout entier, un conflit du présent qui voit également se rouvrir les plaies du passé.
Bill Murray assis dans son salon (Broken Flowers)
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« Broken Flowers » de Jim Jarmusch : La quête de Dissemblance de Bill Murray

22 janvier 2018
« Broken Flowers » dépasse un comique s'amusant des clichés et une poétique du décalé pour raconter, à partir d'un travail autour de la ressemblance, une quête de dissemblance angoissante. Et si cette quête était aussi celle de Bill Murray, dont le fils, Homer, apparaît à la fin du film ?
Wonderstruck de Todd Haynes
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Épiphanies 2017 : Tentative de ne pas faire un Top annuel

6 janvier 2018
Plutôt qu'un énième top 2017, retrouvez une série de micro-épiphanies racontées par les expérimentateurs du Rayon Vert. Ce n'est pas de la science-fiction, c'est par là que le cinéma est passé.