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Guillaume Richard

Co-fondateur et rédacteur du Rayon Vert. Auteur de « Rosebud, de Citizen Kane au porno gonzo » paru chez l'Harmattan.
Une tombe recouverte de fleurs dans Des morts
Esthétique

« Des morts » de Thierry Zéno : Le calendrier de notre finitude

13 septembre 2021
Avec Des morts, Thierry Zéno, Jean-Pol Ferbus et Dominique Garny s'intéressent d'abord à la manière dont la mort est mise en scène, aux réactions qu'elle provoque et aux réponses singulières de ceux à qui elle a déjà réservé un mauvais sort. Par sa narration, le film acquiert également une dimension cosmogonique replaçant l'être humain au plus près du fonctionnement à la fois implacable et cruel de la nature.
Aïda (Jasna Djuricic) parle au microphone devant la foule dans La voix d'Aïda
BRIFF

« La Voix d'Aïda » de Jasmila Žbanić : Tu parles dans le vide, Aïda !

6 septembre 2021
La Voix d'Aïda retrace très classiquement le chemin de croix de son personnage principal pour en faire un énième porte-drapeau d'un cinéma humanitaire qui repose essentiellement sur la prise en otage d'un spectateur paralysé par les enjeux dramatiques du film et la fidélité de sa reconstitution historique. Celui-ci s'inscrit pleinement dans la tradition des films réalistes et dénonciateurs qui s'intéressent aux tragédies de l'Histoire à travers le destin de martyrs cinématographiques.
Samad (Payman Maadi) passe devant les prisonniers dans La Loi de Téhéran
Critique

« La Loi de Téhéran » de Saeed Roustaee : Bulldozer efficace

3 août 2021
Dans La Loi de Téhéran, la parole est omniprésente et constitue le symptôme d'un système qui semble être devenu incontrôlable. Saeed Roustaee adresse par là sa critique la plus cinglante aux différents rouages de la société iranienne alors que ce bulldozer administratif semblait au contraire être sa force : le cinéaste prend ainsi au piège la censure et l'administration en jouant par l'absurde avec ce qu'elles estiment être leur force, à savoir l'efficacité de leur fonctionnement. On peut néanmoins regretter que La Loi de Téhéran prenne les allures d'une démonstration de force, à l'image du bulldozer administratif que décrit le film. Mais avait-il d'autres choix ?
Onoda camouflé dans la jungle dans Onoda
Critique

« Onoda » d'Arthur Harari : Écrit sur du vent

7 juillet 2021
L'originalité d'Onoda, le deuxième film d'Arthur Harari, tient au fait qu'il présente le récit écrit et documenté du soldat japonais comme un mythe dont les fondements reposent sur du vent et sur une forme de spectralité que le cinéaste explore de différentes manières. Ce texte raconte ainsi une histoire de fantôme proprement cinématographique plutôt que la reconstitution biographique attendue d'un personnage à part entière.
Une salle de cinéma
Histoires de spectateurs

Sociologie et économie du cinéma belge et de la cinéphilie en Belgique

20 janvier 2021
Dans cette étude à la fois sociologique et économique, nous nous intéressons dans un premier temps à la place qu'occupe la cinéphilie (au sens parisien du terme) en Belgique et au nombre d'entrées que réalisent les films d'auteur. Sur base des données récoltées, nous verrons que cette pratique semble bien marginale et que même certains des plus grands réalisateurs ne rencontrent pas leur public en Belgique. Ensuite, nous chercherons à savoir si le cinéma belge francophone trouve grâce aux yeux de ce type de cinéphilie mais aussi d'un point de vue global. Si certaines réponses sont déjà bien connues (échecs publics, etc.), nous en profiterons pour décortiquer, chiffres en mains, la communication qui accompagne aujourd'hui la production et la circulation du cinéma belge francophone.
Rob (Marlon Morton) croise et regarde la fille du supermarché (Madi Ortiz) dans The Myth of the American Sleepover
Rayon vert

« The Myth of the American Sleepover » de David Robert Mitchell : Hanter et désirer

4 décembre 2020
En regard de « It Follows » (2014) et « Under the Silver Lake » (2018), « The Myth of the American Sleepover » peut lui aussi être abordé par le prisme de la hantise. En transposant les codes du film de genre pour que hanter et désirer coïncident dans une nouvelle alchimie, le premier film de David Robert Mitchell permet d'affirmer définitivement que son cinéma se construit sur une hantologie protéiforme.
La première vache arrive sur terre dans First Cow
Critique

« First Cow » de Kelly Reichardt : Entre terre et ciel

13 novembre 2020
Avec « First Cow », Kelly Reichardt et sa poétique rappellent que l'homme est un être qui s'enracine dans l'ensemble du vivant et, comme toujours dans son cinéma, le transcende pour le pire (l’appât du gain, la propriété et la bêtise) mais surtout pour le meilleur : une histoire d'amitié comme seule la cinéaste sait les filmer, tel un astre brillant entre terre et ciel.
Liz (Noée Abita) dans Slalom
FIFF

Interview de Noée Abita, apprentie sorcière

5 octobre 2020
Cette rencontre avec Noée Abita est une nouvelle occasion d'ouvrir les portes de notre Chambre Verte. Le travail de cette jeune actrice de 21 ans, par la cohérence de sa filmographie, permet en effet déjà de tisser des liens entre ses différents rôles et de raconter une double histoire : celle d'une adolescence sombre et sans tabous et celle de corps qui ne cessent d'affirmer leur puissance et leurs désirs en évitant les étiquettes et toute forme de surdétermination.
Marta Nieto et Jules Porier sur la plage dans Madre
Critique

« Madre » de Rodrigo Sorogoyen : SOS Artifices

11 août 2020
Dans « Madre », le deuil d'Elena a l'odeur de la mer et la puissance des grands vents. Il correspond à une image mentale d'une grande plage vide qu'il faut effacer. Si "la folle de la plage" réussit ce processus, c'est au prix d'une laborieuse mise à l'épreuve de sa santé psychologique noyée dans la réalisation cacophonique et artificielle de Rodrigo Sorogoyen.
Le mont dans Séjour dans les monts Fuchun
Rayon vert

« Séjour dans les Monts Fuchun » de Xiaogang Gu : Le mouvement et l'apaisement

6 août 2020
« Séjour dans les monts Fuchun » de Xiaogang Gu est composé de plans-séquences en mouvement (réalisés en travelling ou en panoramique) qui viennent briser l'économie formelle et narrative du récit où les relations entre les personnages sont dénaturées par l'argent et le respect des coutumes. La notion de « montage interdit » théorisée par André Bazin prend ici tout son sens. Grâce au plan-séquence final, c'est même la possibilité d'un apaisement qui est offert aux personnages.
Kyle MacLachlan, Laura Dern et David Lynch près de la Black Lodge dans Twin Peaks
Rayon vert

« Twin Peaks » de David Lynch et Mark Frost : Les forces de la Black Lodge

29 juillet 2020
Dans la saison 3 de « Twin Peaks », David Lynch et Mark Frost font de la Black Lodge le poumon de leur univers. Comment s'effectue le passage entre les différents mondes ? Quel rôle joue dans la série la rose bleue et le motif de la rose en général ? Pourquoi Hollywood et Los Angeles n'apparaissent-ils pas ? Et qu'est-ce que Judy, sinon le nom de ce champ de forces exercé par la Black Lodge ? Autant de questions à partir desquelles nous allons nous aventurer dans l'opacité des mystères de « Twin Peaks ». Ce texte est construit en dyade avec cinq « Missing Pieces » écrites par Des Nouvelles du Front, tel le sol des loges, qui est tantôt noir zébré de blanc, tantôt blanc zébré de noir. La lecture des deux textes peut ainsi se faire chronologiquement ou en suivant les renvois vers les « Missing Pieces ».
Don't Fuck With Cats, un série Netflix
Histoires de spectateurs

« Don't F**k With Cats » : À corps défendant

10 juin 2020
La série Netflix « Don't F**k With Cats » de Mark Lewis repose sur un étrange paradoxe : l'aveu de l'inutilité du projet et même sa (relative) dangerosité. Elle n'existe que par des images irregardables destinées à mettre à l'épreuve le corps du spectateur. La véracité convoquée par ces images rend très difficile toute tentative de distanciation, du hors champ à la (re)construction imaginaire, et c'est pourquoi l'expérience peut, de ce point de vue, être difficile pour le spectateur.
Tout la famille de Festen réunie dans un salon pour le speech du père
Esthétique

« Festen » de Thomas Vinterberg : Un film de fantôme ?

21 mai 2020
Et si « Festen » était d'abord un film de fantôme ? Les règles du manifeste du Dogme95 auraient ainsi été entravées dès le départ par Thomas Vinterberg. Cela prouverait que le mouvement était bien une utopie (et un coup de pub) et, en même temps, cela permet de redécouvrir « Festen » sous un autre jour. En travaillant à l'hétérogénéité qu'apporte le fantôme de la sœur décédée, Vinterberg se détourne surtout clairement des intensions réalistes qui animent le projet Dogme95.
N.J. (Wu Nien-jen) et son fils Yang-Yang (Jonathan Chang) chez McDonald's dans Yi Yi
Rayon vert

« Yi Yi » de Edward Yang : La grandeur des désillusionnés

7 avril 2020
Edward Yang construit dans « Yi Yi » un regard dépouillé d'illusions et en même temps conscient de leur pouvoir d'aliénation. Les vérités des personnages ne se transforment jamais en fictions fondatrices, réparatrices ou émancipatrices. C'est là toute la force du film : penser en-deça de ce monde d'illusions où on se réfugie pour ne pas avoir affaire à l'attente et à la déception.
Otis (Asa Butterfield) et Eric (Ncuti Gatwa) devant le lycée dans Sex Education
Rayon vert

« Sex Education » : Ouvrir les bonnes portes

25 mars 2020
Une des originalités de « Sex Education » consiste à utiliser les portes comme un motif esthétique récurrent. Les personnages les poussent avec la curiosité des premiers explorateurs, tantôt avec joie et désir, tantôt pour se rattraper et s'excuser, tantôt encore pour vérifier qu'un possible, aussi incertain soit-il, puisse se réaliser. Jusqu'à rencontrer l'épiphanie.
Jeanne (Noémie Merlant) sous le manège Jumbo dont elle est amoureuse
Rayon vert

« Jumbo » de Zoé Wittock : La prochaine terre natale

16 mars 2020
Avec « Jumbo », Zoé Wittock choisit de protéger le fantastique d'une existence poétique et mystérieuse, celle de Jeanne et son imaginaire peuplé de machines. Le film évite par là tout recours à la psychopathologie explicative. L'existence de Jeanne est ainsi tournée vers le futur et un monde où elle pourra vivre en harmonie autant avec sa famille que ses machines.
Sara Forestier et son mari violent dans Filles de joie
Critique

« Filles de joie » de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich : Steak haché Power !

7 mars 2020
Sur les plateaux TV et dans la presse, « Filles de joie » de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich a été présenté comme un film de super-héroïnes. Or, les trois prostituées optent pour le revenge porn et sont plutôt animées par le ressentiment, la suspicion et la vengeance la plus bête qui soit : à la justice, elles opposent leur volonté de se débarrasser elles-mêmes des hommes. Dans ce contexte, la fiction héroïque ne fonctionne pas. Elle est d'autant plus inopérante que le réalisme creux du film limite sans surprises le pouvoir réel qu'auraient pu avoir ces femmes, qui échappent très difficilement, et de manière tout à fait malheureuse, à leur condition fataliste de « steak haché » (comme le dit Sarah Forestier). C'est peut-être au fond la seule chose que ce type de cinéma dénonciateur peut nous dire.
Mark Ruffalo chez le fermier dans Dark Waters
Le Majeur en crise

« Dark Waters » de Todd Haynes : West Virginia Way

25 février 2020
« Dark Waters » de Todd Haynes suit le combat d'un avocat éclairé pataugeant dans les eaux noires des manipulations chimiques et juridiques de l'industrie DuPont. Sa seule chance : puiser dans l'intensité de ce qu'il reste des eaux claires et lumineuses du passé et de ceux qui luttent.
Mehdi Dehbi en Messie dans Messiah de Netflix
Critique

« Messiah » : Quand le Messie ne sème le trouble que dans la Foi

11 janvier 2020
« Messiah », la série Netflix créée par Michael Petroni, frappe moins par son actualité géopolitique et sociétale que par son inactualité religieuse et métaphysique : le Messie ne sème vraiment le trouble que dans la Foi des personnages et du spectateur.
Marion Cotillard dans Inception
Le Majeur en crise

« Inception » de Christopher Nolan : Le Moulin à vent et la Poétique du rosebud

17 décembre 2019
Et si les totems d'« Inception » étaient d'abord des "rosebud" qui permettraient d'accéder au film en surface plutôt qu'en profondeur ? L’œuvre de Christopher Nolan pourrait ainsi se rattacher à une poétique du "rosebud" héritée de « Citizen Kane ».
Mya Bollaers dans Lola vers la mer
Critique

« Lola vers la mer » de Laurent Micheli : Si par une nuit d'orage...

13 décembre 2019
Avec "Lola vers la mer", Laurent Micheli dépeint le monde en couleurs de Lola malheureusement entravé par une lourdeur psychologique tant narrative (le père antagoniste) qu'esthétique (les clichés du cinéma psychologique).
Paul Rudd et son double au laboratoire dans Living with Yourself
Le Majeur en crise

« Living With Yourself » : La danse du remariage

2 décembre 2019
La série Netflix « Living With Yourself », avec Paul Rudd, actualise les principes et la philosophie de la comédie de remariage de Stanley Cavell.
Ricky (Kris Hitchen) devant son camion dans Sorry We Missed You
Critique

« Sorry We Missed You » de Ken Loach : Uberisation et couches-culottes

26 octobre 2019
Avec « Sorry We Missed You », Ken Loach accentue le misérabilisme de son cinéma et entre en contradiction avec son combat contre le libéralisme.
Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier parlent de littérature dans Alice et le Maire
Critique

« Alice et le Maire » de Nicolas Pariser : Économie de la Modestie

2 octobre 2019
« Alice et le Maire » de Nicolas Pariser ne peut être réduit ni à du théâtre filmé, ni à un cinéma de « qualité française », même s’il leur ressemble. C'est un film sur le langage, le retour de la pensée et l'utopie d'un futur à inventer.
Ernesto montre les photos des morts à Nicolasadans Nuestras madres
Critique

« Nuestras madres » de César Díaz : Les paradoxes du cinéma humanitaire

29 septembre 2019
« Nuestras madres » de César Díaz cherche à faire le deuil du génocide guatémaltèque et à poser des émotions sur le désastre. Mais en même temps, il n'échappe pas aux limites esthétiques d'un cinéma dit « humanitaire ».
Montag et sa mystérieuse voisine dans Fahrenheit 451
Rayon vert

« Fahrenheit 451 » de François Truffaut : Un escalier vers le ciel étoilé

24 septembre 2019
Avec « Fahrenheit 451 », François Truffaut raconte l'histoire d'une « fuite vers soi-même » qui prend la forme d'une lutte invisible qu'un homme mène contre sa propre incapacité à laisser faner son regard et sa sensibilité.
Scène d'amour entre Noémie Merlant et Adèle Haenel dans Portrait d'une jeune fille en feu
Critique

« Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma : Pyromanie fumeuse

17 septembre 2019
Film-monstre en même temps que film-somme, « Portrait de la jeune fille en feu » est étouffé par la toute-puissance de son scénario mais scintille néanmoins de quelques brasiers sauvages.
Mina Farid et Zahia dans Une fille facile de Rebecca Zlotowski
Critique

« Une fille facile » de Rebecca Zlotowski : Les chants de Zahia

27 août 2019
Avec « Une fille facile », Rebecca Zlotowski dresse un portrait inattendu et complexe de Zahia, entre le chant de la sirène et le chant de la raison, l'ensorceleuse et la sagesse, qui déjoue les standards d'une certaine forme de féminisme.
Des animaux empaillés dans Animus Animalis de Aistė Žegulytė
BRIFF

« Animus Animalis » d'Aiste Zegulyte : Quand la Mort nous Regarde

1 juillet 2019
Avec « Animus Animalis », Aistė Žegulytė filme la mort qui regarde la vie à travers une position omnisciente qui pourrait être celle de la mort elle-même si celle-ci devait s'incarner sous une forme narrative.
La sainte famille des cahiers du cinéma d'Olivier Alexandre
Interview

« La Sainte Famille des Cahiers du cinéma » : Entretien avec Olivier Alexandre

27 juin 2019
Avec « La Sainte Famille des Cahiers du cinéma », Olivier Alexandre signe un passionnant essai de sociologie du cinéma sur le fonctionnement des Cahiers et, par extension, de la critique française.
Godzilla au milieu des ruines dans le film Gareth Edwards
Le Majeur en crise

« Godzilla » : du Sublime à la Fossilisation des Souvenirs

10 juin 2019
Comment la nouvelle saga "Godzilla" développe-t-elle une conception singulière du sublime et des processus intimes de fossilisation – des deuils et des catastrophes ?
Ahmed lutte avec les responsables du centre dans Le Jeune Ahmed
Critique

« Le Jeune Ahmed » de Jean-Pierre et Luc Dardenne : La Chute et le Bourbier

24 mai 2019
Avec « Le Jeune Ahmed », les frères Dardenne signent une fable morale étouffante et problématique du point de vue de la représentation de l'Islam et de l'origine du radicalisme.
Emilio Echevarría dans Amours chiennes
Rayon vert

« Amours chiennes » d'Iñárritu : Au Temps des Chiens

14 mai 2019
Quelle place occupe le chien dans « Amours chiennes » ? Analyse d'un rôle décisif mais aussi d'un manque dans le cinéma d'Alejandro González Iñárritu.
Nanni Moretti devant la ville dans Santiago, Italia
Critique

« Santiago, Italia » de Nanni Moretti : La Morale de la Partialité

23 avril 2019
Avec « Santiago, Italia », Nanni Moretti applique au documentaire la recette bien connue de son cinéma : un engagement partial et intime. Il fait ainsi le pari de prendre à rebours certaines tendances morales du cinéma documentaire.
Holt, Milly et Max ébahit devant Dumbo
Critique

« Dumbo » de Tim Burton : L’Éléphant qui réenchante les Regards

7 avril 2019
Dumbo est un corps par lequel le réenchantement est possible. Ce qui a pour effet de briser la logique marchande du film et de laver les cœurs des personnages de leur noirceur.
Edward taille un dinosaure dans Edward aux mains d'argent
Le Majeur en crise

« Edward aux mains d'argent » : La Revanche Policière de Tim Burton

20 mars 2019
L’imagination de Tim Burton est policière : elle juge, hiérarchise, oppose, nie. Elle est aussi animée par un esprit de revanche. « Edward aux mains d'argent », considéré pourtant comme un des meilleurs films du cinéaste, présente déjà toutes les caractéristiques de cet imaginaire policier.
La chanson de Buster Scrugg (Tim Blake Nelson) dans La Ballade de Buster Scruggs
Critique

« La Ballade de Buster Scruggs » : Des Épouvantails dans le Désert

11 mars 2019
« La Ballade de Buster Scruggs » relève à la fois du célèbre nihilisme des frères Coen et d'une relecture de certaines paraboles de l'Ancien Testament. Ce mélange détonnant confère au film son étrange construction et, surtout, son impression d'absurdité ou de gratuité.
Histoires de spectateurs

Une Nuit au Salon de l’Érotisme de Bruxelles

6 mars 2019
Espace, images, spectateurs, actrices : le salon de l’érotisme déploie une expérience qui n’a rien à envier au cinéma et aux performances mettant en scène la relation entre le "performer" et le spectateur. Avec, au bout du compte, une étrange expérience : celle de succomber à une image, et plus précisément à une actrice jouant à l’automate.
Alina Serban et Tom Vermeir dansent dans Seule à mon mariage
BRIFF

« Seule à mon mariage » : Interview de Marta Bergman

7 février 2019
Entretien avec Marta Bergman autour de la sortie de « Seule à mon mariage », son premier film, qui contourne les clichés du cinéma naturaliste et ceux entourant la communauté rom. La réalisatrice évoque ses choix narratifs et esthétiques ou son travail sur la musique et la personnalité de Pamela, le personnage principal du film.
Virginie Efira et Kacey Mottet Klein dans Continuer de Lafosse
BRIFF

« Continuer » de Joachim Lafosse : C'était un beau Cheval Blanc...

25 janvier 2019
« Continuer » n'apporte pas le bol d'air frais dont le cinéma de Joachim Lafosse avait tant besoin. Ce n'est qu'un triste film psychologique de plus, manipulateur et bourré de clichés, dans la filmographie d'un metteur en scène indécrottable que rien ne semble pouvoir arracher à sa posture de "petit instituteur".
Nora Hamzawi dans Doubles vies Assayas
Critique

« Doubles vies » d'Olivier Assayas : La Grainothèque du Futur

15 janvier 2019
Avec « Doubles vies », Olivier Assayas ne cherche pas à souligner l’opposition attendue entre le livre et le numérique, le réel et la dépravation dans le virtuel. Il dépeint d’abord l’adaptation des hommes à une nouvelle ère : le film se présente ainsi comme une réflexion sur le futur de cette réalité hybride, constituée de croisements entre ce qui tient de l'humain et du numérique.
Emma Stone dans La Favorite
Critique

« La Favorite » : Sens et Métaphore, le Bestiaire de Yorgos Lanthimos

9 janvier 2019
Avec « La Favorite », le cinéma de Yorgos Lanthimos opère peut-être un changement de cap décisif et définitif. Il se dirigerait vers des voies moins cérébrales et formalistes en dépliant son récit sur deux niveaux de lecture laissant autant de place aux paraboles et autres métaphores qu'aux affects.
Rowan Atkinson sur la piste de danse dans Johnny English 3
La Chambre Verte

Rowan Atkinson, entre Bean et Black Adder : L'Art de la Fourberie

31 décembre 2018
Sous une apparente maladresse, les personnages de Black Adder, Mister Bean et Johnny English ne racontent qu'une histoire : celle de la fourberie de Rowan Atkinson, qui drape la médisance et une certaine méchanceté avec un voile de ruse et d'élégance.
Ben Affleck et Rosamund Pike dans la bibliothèque (Gone Girl de David Fincher)
Le Majeur en crise

« Gone Girl » de David Fincher : Le retour de la petite Amy

21 décembre 2018
« Gone Girl » pose une nouvelle fois la question de la place qu'occupent la littérature et les jeux de société dans le cinéma de David Fincher. Au départ du jeu « Destins », auquel joue Nick, comment le cinéaste développe-t-il le parcours d'Amy en parallèle avec la version littéraire de celle-ci, "La Petite Amy" ?
La famille au bord de la plage dans Une affaire de famille
Critique

« Une Affaire de famille » : La Maison des Possibles à l'Aube du Printemps

11 décembre 2018
Avec « Une Affaire de famille », Hirokazu Kore-eda raconte l'histoire d'un printemps qui se prépare, malgré tout, sur les ruines verdoyantes d'une double utopie : les existences d'une Maison de tous les possibles et d'une Famille idéale.
Les trois Great Hungers dans Burning
Rayon vert

« Burning » de Lee Chang-Dong : Le feu invisible des Great Hungers

7 novembre 2018
Analyse du monde invisible de « Burning » : celui des Great Hungers où le rôle du feu, de la lumière et des éléments disséminés (le chat, le puits, les serres ou les meurtres) est déterminant.
Les scientifiques dans First Man
Critique

« First Man » de Damien Chazelle : L’Odyssée de la Maîtrise de la Fragilité

2 novembre 2018
Une troisième histoire gravite autour de « First Man » : celle du processus qui a mené l’intelligence humaine à réussir un exploit. Et si la relative lourdeur du biopic, au bout du compte, ne faisait que servir cette troisième histoire, qui n'est autre que la maîtrise de la fragilité ?
Victor Polster dans Gir de lLukas Dhont
BRIFF

« Girl » de Lukas Dhont : La Preuve par l'Exemple à (ne pas) suivre

15 octobre 2018
Plombé par la malhonnêteté et le voyeurisme « inconscient » de la mise en scène de Lukas Dhont, « Girl » n'est qu'un énième film à sujet se servant du devenir-femme de son héroïne comme port-étendard.
Critique

Westworld : Une utopie sous contrôle

16 septembre 2018
Au départ du livre de Bruce Bégout, « Le ParK », nous nous frottons à « Westworld » et son obsession pour le contrôle, sa peur de l'Infini, son virage vers le HBO Porn.
Le magasin Cinéfétiche à Bruxelles
Histoires de spectateurs

Cinéfétiche : L'objet de cinéma comme fétiche

10 septembre 2018
Interview des fondateurs du magasin Cinéfétiche de Bruxelles, Diane Dussaud et Othman El Maanouni, qui nous parlent de leur passion pour le cinéma et ses fétiches.
Marc Fraize en borgne dans Au Poste ! de Dupieux
Critique

« Au Poste ! » de Quentin Dupieux : L'insupportable Présent

3 juillet 2018
Avec « Au Poste ! », Quentin Dupieux entérine la culture de la patience comme moyen d'accès à son cinéma. Il replace le spectateur face à ses propres résistances pour le confronter à l'insupportable présent.