Elle a dit une fois qu'il lui est arrivé comme ça, le film comme tombé d'un coup, calme bloc ici-bas
chu d'un désastre obscur à l'instar de son jumeau, La Maman et la putain (1973) de Jean Eustache.
Comment l'éclair a pu déchirer et quelque peu éclaircir une nuit agitée, encore une parmi mille et
une autres, toutes les nuits blanches et atrabilaires qui ont fini par la dévorer toute entière. Jeanne Dielman de Chantal Akerman n'est pas la radiographie, clinique et critique, des aliénations de la vie
quotidienne et domestique, mais la rigoureuse cartographie d'un désir féminin dont la machine
s'expose dans la singularité radicale de son architectonie. Et son autrice s'y est mise à nu en
dépliant la carte de son désir comme jamais.