Logo du Rayon Vert Revue de cinéma en ligne

Louis Leconte

Étudiant en études cinématographiques à l'Université Libre de Bruxelles. Critique et chroniqueur radio pour l'émission Scope.
Katy O'Brian et Kristen Stewart sur leur camionnette dans Love Lies Bleeding
Esthétique

« Love Lies Bleeding » de Rose Glass : Un amour mythologique

14 juillet 2024
Love Lies Bleeding s’intéresse aux pulsions qui poussent irrémédiablement le corps vers des objets d’assouvissement, qu’ils soient vitalisants, mortifères, ou les deux. De ce point de départ, Rose Glass ramène l'amour à son existence physique, voire physiologique, qui ne serait qu'une autre modalité de la vie du corps, tout en enrobant son récit d’une patine mythologique qui en densifie la portée évocatrice.
Fran (Daisy Ridley) s'imagine morte dans une forêt dans Sometimes I Think About Dying
Rayon vert

« Sometimes I Think About Dying » de Rachel Lambert : Blanche-Neige sort de la forêt

20 juin 2024
Sometimes I Think About Dying est bien plus qu'un film arty et poseur. Portrait impressionniste d’une jeune femme angoissée, cette nouvelle mouture du décidément fructueux cinéma indépendant américain mélange le conte au naturalisme pour donner à penser la névrose.
Une vue d'une rue de New York dans News from home
Rayon vert

« News From Home » de Chantal Akerman : Dialectique urbaine

16 mai 2024
Au début des années septante, Chantal Akerman s’installe pendant plusieurs mois à New York. Là-bas, la jeune réalisatrice fréquente l’avant-garde du cinéma expérimental et réalise plusieurs courts et moyens-métrages. En 1976, elle revient à New York pour y tourner les images de la ville qui viendront accueillir la lecture des lettres que sa mère lui envoyait quelques années plus tôt. Ainsi nait News From Home, d’un premier décalage temporel qui place le film sous le signe de l’écart. Tout le film s’articule ainsi autour de forces antagoniques qui se font l’écho du conflit interne qu’expérimente la cinéaste à cette époque et qu’elle transmet aux spectateurs sous la forme d’une œuvre physique et éreintante.
Takumi (Hitoshi Omika) et sa fille Hana dans Le Mal n'existe pas
Critique

« Le Mal n'existe pas » de Ryūsuke Hamaguchi : Une décevante partie de campagne

6 avril 2024
Le Mal n'existe pas de Ryūsuke Hamaguchi tient pendant un bon moment le cap de la primauté de la sensation en insistant sur la nécessité pour ses personnages de faire corps avec leur environnement, mais aussi en dépliant des situations de circulation de la parole proches de celles mises en scène dans ses admirables films précédents. Ryūsuke Hamaguchi finit malheureusement par dériver vers les eaux moins stimulantes de l’assénement d’un discours critique sur l’ethos citadin contemporain, avant de s’embourber dans le symbolisme cryptique.
Arthur (Josh O'Connor) tient son objet dans La Chimère
Rayon vert

« La Chimère » d'Alice Rohrwacher : Territoire contaminé

29 mars 2024
Avec La Chimère, Alice Rohrwacher, tout en continuant à questionner le rapport des sociétés modernes au passé et à la sacralité, emmène son cinéma vers de nouvelles contrées formelles. Elle s'intéresse à des émanations du passé qui peuplent notre monde et recèlent une force qu’il s’agit de réapprendre à percevoir. La Chimère est même pris d’une fièvre, son territoire étant infecté par des mouvements de films contaminants jaillissant du sous-sol.
Juliette Jouan dans la forêt dans L'Envol
Esthétique

« L'Envol » de Pietro Marcello : De prétendus miracles

22 février 2024
Le réalisateur Pietro Marcello propose avec L'Envol un art naïf qui oppose une esthétique de l’affleurement à la dramatisation pachydermique caractéristique d’un pan significatif du cinéma contemporain. Le film témoigne du cheminement artistique vitalisé d’un cinéaste qui a émigré du documentaire vers la fiction pour en remodeler la pâte et créer de film en film une œuvre à l’esthétique aussi personnelle qu’évolutive.
Hirayama (Kōji Yakusho) et sa nièce assis dans le parc dans Perfect days
Rayon vert

« Perfect days » de Wim Wenders : L’inconfort ontologique

23 décembre 2023
Perfect Days repose sur un mouvement en spirale plongeante qui emmène le spectateur dans les eaux troubles du monde affectif d’Hirayama, sous la surface de la béatitude, au contact de l’agitation intérieure d’une sensibilité aux prises avec le monde qui n’a pour seule ambition que d’accéder à l’apaisement.