À l'image de sa séquence d’ouverture, Les Bruits de Recife ne désigne pas de personnage principal ni de ligne directrice formelle. S'il y un personnage central dans le film de Kleber Mendonça Filho, c’est la ville de Recife qui organise la dramaturgie en adoptant un principe de porosité. Ce choix formel pose une analogie avec la perception humaine et implique de considérer l'objet film en question comme un corps organisé. Dans Les Bruits de Recife, la diversité des rapports au réel (rapport affectif, sensoriel, descriptif, impressionniste) soutenue par une grande variété de formes plaide pour une démultiplication de notre découpe du monde, tout en produisant une déhiérarchisation des sujets et modes de perception.
