« Quoique discrète, l’œuvre de l’américaine Kelly Reichardt esquisse dans le paysage cinématographique contemporain une proposition buissonnière lourde de sens et particulièrement cohérente. Résolument anticonformistes en raison notamment de la simplicité délibérée de leur facture, les six longs métrages qu’elle a signés depuis 1994 creusent la même veine, avec autant d’obstination que de délicatesse : à chaque fois, pour la cinéaste comme pour ses personnages, ce qui fait débat semble toucher au rapport que l’individu entretient avec le monde et avec lui-même, ainsi qu’avec ses semblables et la communauté qu’ensemble ils constituent – ou ne constituent pas. Cette thématique, Reichardt l’explore et la problématise sous un angle éminemment « cinématographique » : celui de la distance. »
Matthias de Jonghe, Trouver le lieu de ses promenades : le cinéma de Kelly Reichardt au prisme des coordonnées de l’« américanité ».