À l'occasion de la sortie du n°75 de la revue Éclipses consacré à Jean-Luc Godard, auquel plusieurs de nos rédacteurs ont contribué (l'ouvrage est dirigé par Saad Chakali et Alexia Roux, avec les contributions de Guillaume Richard et David Fonseca), nous compilons l'ensemble de nos textes consacrés au cinéaste. Ceux-ci analysent aussi bien l'esthétique, l'éthique et la politique du cinéma de Jean-Luc Godard, allant des premiers films de la Nouvelle Vague jusqu'à ses derniers films-essais en date, en passant par son travail avec Anne-Marie Miéville.
Le texte synthétique « Jean-Luc Godard : Révolution dans la révolution » résume, au moment de la disparition du cinéaste en 2022, l'importance et la grandeur d'une œuvre qu'il ne faut certes plus présenter mais dont il ne faudra jamais cesser d'actualiser et déployer la force : « Une révolution dans la révolution, révolution (du cinéma par Godard) dans la révolution (du monde par le cinéma). Jean-Luc Godard n’est pas le nom propre d’un auteur de films, c’est le nom commun d’une pensée partagée. Une pensée de cinéma partagée par le cinéma, une pensée partagée, en partage et dont le partage est celui d’une non réconciliation essentielle – la révolution qui reste encore à venir. On n’a jamais été aussi seul, jamais aussi solitaire et peuplé. Mais – la phrase d’Elias Canetti est l’une des dernières que Godard aura ruminée dans sa longue vieillesse, son enfance qu’il aura faite – on n’est jamais assez triste pour faire que le monde soit meilleur. »