La mélancolie est peut-être la grande thématique du cinéma de Sofia Coppola. En effet, « quand le mélancolique est souvent présenté comme un personnage solitaire, une monade, un individu seul face au monde/face à son monde, chez Sofia Coppola, la mélancolie est en partage : elle était familiale dans Virgin Suicides comme nationale : les sœurs Lisbon étaient collectivement frappées de cette mélancolie comme un pays, les États-Unis, gagnés par effet de contagion par cette humeur noire, un pays qui, en raison de sa toute-puissance, se trouvait alors dans un rapport de solitude face au monde ». Dans Lost In translation, la mélancolie n’est pas que celle de Bob ou Charlotte pris individuellement, elle est d’abord et avant tout celle formée par leur couple. Cela vaut aussi pour Somewhere et, dans une certaine mesure, Priscilla : une mélancolie toujours en partage.