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Photo d'ambiance du BRIFF 2025 avec le chapiteau sur la Place de Brouckère
BRIFF

« Rano » de Valéry Rosier : Martine à Madagascar (et retour en martyre sur le BRIFF 2025)

Guillaume Richard
Retour en martyre sur la huitième édition du BRIFF, le Brussels International Film Festival, qui s'est tenue du 20 au 28 juin 2025, et sur le film Rano de Valéry Rosier et Farellia Tahina Venance, un film belge en vacances à Madagascar dans lequel Mara Taquin décline sans nuances son personnage-type.
Guillaume Richard

 

Le martyre du BRIFF

 

Vous ne m'aimez pas ? Je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus. Alors qu'une effroyable nouvelle allait tomber — l'arrêt de l'émission La semaine de 5 heures d'Hugues Dayez et Rudy Léonet par la RTBF, imaginerait-on museler Voltaire ? —, j'apprends, en me rendant sous le chapiteau étouffant du BRIFF, que mon accréditation presse n'a pas été acceptée pour la première fois en huit ans de bons et loyaux services. Les gentilles stagiaires ont beau chercher sur leur très longue liste et s'excuser, nada. Rouge de colère, le visage bouffi, je ne parviens pas à dissimuler mon incompréhension. Are you talkin' to me ? Are you talkin' to me ? Je leur demande d'appeler sur-le-champ Céline Masset et Pascal Hologne, les directeur·rices du festival, qui ne sont pas disponibles. Elles me promettent de faire une demande en urgence mais l’accréditation n'arrivera jamais malgré mes dizaines de relances quotidiennes et visites avortées au stand dont je vais taire les détails par respect pour les stagiaires qui en voient déjà de toutes les couleurs avec les starlettes du festival. Alors que je m'accrédite à Venise et Cannes sans aucun problème, me voilà devenu indésirable dans ma propre ville ! Je n'ai donc pas pu laisser pendre mon accréditation aux yeux de tous et signifier l'importance cruciale de ma présence au festival pour prendre le pouls des mutations du cinéma contemporain et, surtout, du cinéma belge dans ce qui aurait pu s'appeler la « compétition des refusés ». Il n'y a cependant aucun lien à faire ici avec le célèbre Salon des refusés en peinture qui s'est tenu au XIXe siècle consacrant entre autres Édouard Manet, car la compétition belge du BRIFF présente des films refusés dans tous les grands festivals du monde, à l'exception de Kika qui a été sélectionné à la Semaine de la Critique au dernier Festival de Cannes, et qui a sans surprise gagné le Grand Prix. Le BRIFF s'impose comme la première vitrine d'un cinéma qui s'exporte difficilement et dont les choix nous interpellent depuis dix ans : une compétition des refusés qui a cependant tout du salon officiel. C'est logique puisque le festival est étroitement lié au Centre du Cinéma duquel il reçoit actuellement une aide qui porte sur quatre ans (2023-2026) pour une subvention annuelle de 85.000 € en 2023 et 86.151 € en 2024(1). Avant de voir et revoir tous les films, notons néanmoins une belle surprise sur laquelle il faudra revenir : Vitrival de Noëlle Bastin et Baptiste Bogaert.

Me voilà donc exclu de la grande famille du cinéma belge, probablement pour de bon ! La BRIFFLE est dure à encaisser. Est-ce que je paierais la dissidence du Rayon Vert après tant d'années de critiques négatives des films belges, du système et de tous ceux qui le dominent, ainsi que notre soutien affiché pour la récente enquête de L'Avenir(2), qui a donné lieu à une pétition sous forme de carte blanche regroupant 1150 professionnels publiée par l'UPFF ? Il faudra demander à Jean-François Pluijgers, l'attaché de presse du festival, connu pourtant pour son passé de journaliste, à qui nous avons en plus écrit un mail pour le prévenir qu'un focus promotionnel du festival sera présent durant tout le mois de juin sur notre page d’accueil. Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là. Déjà que ma chère S. ne travaille plus pour le BRIFF, je ne peux plus lui mendier les tickets boisson de sa réserve qui semblait inépuisable. Tandis qu'au retrait de son accréditation (qui n'a pas été demandée via Le Rayon Vert), mon acolyte et ami T. voit son enveloppe de tickets vide. Les coquins ! Ils savent comment nous bâillonner ! Car sans la bière, la vision de certains films est encore plus douloureuse et l'inspiration pour l'écriture plus difficile à trouver. Heureusement, ce nouvel « oubli » a été réparé. De toute façon, si c'est pour avoir l'estomac troué par l'acidité de la Chimay dorée et la rugosité de la Chimay triple, les seules bières servies sous le chapiteau, ce n'est pas grave. Dans le courant de la semaine, une connaissance m'ouvre les portes d'un drink VIP où je pourrai croiser les professionnels du milieu. Je lui demande si elle est totalement inconsciente et si elle cherche à se faire virer. Je décline : ce serait de surcroît jeter un petit crapaud dans un nid de vipères. Je reconnais des visages familiers croisés depuis dix ans dont la présence est justifiée par leur activité de journaliste ciné, l’accréditation bien visible au cou. C'est comique car l'IA pourrait les remplacer sans aucun souci, et en mieux. Iels pourraient se reposer entièrement sur ChatGPT pour assister au plus de drinks et de soirées possibles, comme ça au moins iels ne devraient plus s'emmerder à torcher leurs avis totalement banals sur le maximum de films sortant en salle. À bon entendeur, cher Jean-François Pluijgers, car cela pourrait donner un coup de pouce au développement de votre nouvelle carrière d'attaché de presse. Vous gagneriez beaucoup de temps dans la gestion de vos articles composés d'un premier paragraphe pour le résumé et d'un second pour votre opinion ne dépassant pas en qualité un commentaire Allociné.

Un vrai scandale éclaterait si un·e de celleux-là n'obtenait pas son accréditation. Rater le cocktail d'ouverture ou le drink de la SABAM ? No Way ! Il faut dire que le journalisme ciné en Belgique, hormis cette inquiétude, ne se pose pas beaucoup de questions. Alors oui les chiens de garde ont soutenu et diffusé la carte blanche de l'UPFF (Le Soir, par exemple, qui est aussi un partenaire des Magritte) sans jamais évaluer le bien-fondé des critiques formulées à l'encontre du système. Alors oui ils ont relayé les inquiétudes légitimes du milieu sur le statut d'artiste. Mais il ne sera jamais question d'esthétique ni même de politique : aucun soutien à Gaza, entre autres, bien que le problème soit structurellement épineux alors qu'il devrait entraîner une mobilisation générale. Leur seul sursaut, tel un bref pic sur un électrocardiogramme plat, a été de se plaindre du manque de disponibilités des talents (l'horrible nom désignant aujourd'hui les équipes de film) durant les festivals. Quelle injustice ! Ces privilégié·es ne pourront plus passer de tête-à-tête avec Brad Pitt ou Jude Law. Leur niveau étant inférieur à ce que peut produire une IA, que pourraient-ils bien demander d'intéressant à ces vedettes qui enchaînent une promo formatée ? Les questions qui importent nécessitent du temps, du travail et, surtout, la disponibilité hors promo des talents (beurk), comme nous avons pu le faire récemment avec Apichatpong Weerasethakul ou Rabah Ameur-Zaïmeche. Et enfin il faut un espace pour publier ce qui a réellement de l'intérêt. C'est impossible dans certaines publications et pourtant possible sur les sites web sans qu'aucun de ceux-ci aient à ce jour retenu notre attention.

Le BRIFF a donc très mal débuté pour nous et cela n'a fait qu'empirer. Les tourmentés, le nouveau film de Lucas Belvaux, a ouvert le festival de la bien pire des manières en étant pas le survival annoncé mais un thriller psychologique sans intérêt. Le lendemain, sous une chaleur plombante qu'on pourrait qualifier pour l'occasion de trierienne, on se précipite, comme si notre vie en dépendait, à la première séance de Sentimal Value de Joachim Trier donc. Le film est d'une lourdeur et d'un sérieux colossal autant que complètement vain. Joachim Trier se rêve en Tchekhov du cinéma sauf qu'il vole en pesanteur et explose comme une grosse baudruche. Puis vient Rano de Valéry Rosier et Farellia Tahina Venance, sans aucun intérêt et involontairement comique, puis un film rohmérien mou du genou, Le Rendez-vous de l'été de Valentine Cadic (Grand Prix de la Directors’ Week), qui intéresse tout de même par sa porosité entre le documentaire et la fiction, bien que beaucoup à Paris ont déjà tenté le coup. Nous découvrons ensuite Once Upon a Time in Gaza des frères Nasser qui a remporté le prix de la mise en scène à Un Certain Regard 2025. Un coup bas typique de la STIB m'oblige à traverser le centre Bruxelles à pas de course, suant comme un bœuf. Tout ça pour ça : un film prestigieux sur le papier mais sans aucun intérêt en termes de mise en scène et pas assez contemporain de la tragédie en cours à Gaza comme on l'espérait. Il dépeint néanmoins de manière assez juste les problèmes structurels de la société palestinienne, un peu à la manière d'un film iranien sauce Saeed Roustaee, à travers la destinée d'une sorte de martyre d’État qui souffre autant que nous devant la sélection du BRIFF et à cause de notre mise au ban de la grande famille du cinéma belge.

 

Martine de Saint-Gilles à Madagascar

 
Macha, Macha, Macha
Machaaaaaaaaaaaaa
Machaaaaaaaaaaaaa
Non ce n'est pas le Verschueren
Ni le Café la Pompe
qui t'appellent
Mais ta renaissance viendra
Du fond de la mer
qui est aussi une mère
Que tu seras un jour
Machaaaaaaaaaaaaa

(Tentative de traduction du chant pour Macha par notre envoyé spécial sur les lieux du tournage)
 

Nous redoutions de découvrir Rano de Valéry Rosier et Farellia Tahina Venance, surtout après avoir détesté Parasol qui porte la plupart des symptômes de tout ce qui ne va pas dans une certaine tendance du cinéma d'auteur mondial moulé dans le psychologico-réalisme lourdement démonstratif, pétri de clichés qui se répètent et enclin à l’humiliation ou l'urologie (entre autres). Un des personnages se faisait par exemple uriner dessus avec le chic d'une mise en scène à la Ulrich Seidl — une référence pour Valéry Rosier... « Et puis, j’ai découvert les Cassavetes, Haneke, Watkins, Ulrich Seidl »(3) (Cherchez l'erreur). Rano, sur lequel il s'associe avec la cinéaste malgache Farellia Tahina Venance, a le mérite de prendre le contrepied de Parasol avec un récit d'apprentissage qui louche sur le fantastique avec, certes, la même netteté offerte par un strabisme. Si on peut se féliciter de voir un film plus mystérieux, avec notamment des séquences tournées sous l'eau, l'envoûtement se dissipe très vite car Valéry Rosier est un trop mauvais sorcier pour nous faire croire à son film qui enchaîne les banalités et finit par recourir à des clichés bien connus du cinéma d'auteur contemporain, quand certains questionnements de mise en scène ne sont pas purement et simplement évacués.

Le film s'ouvre par une séquence aquatique où Macha (Mara Taquin) nage dans l'obscurité des profondeurs. En remontant à la surface, son amie lui demande si elle a vu la raie. En tout cas, le spectateur aurait pu entrevoir la sienne grâce à la position de la caméra. Est-ce un gag de mauvais goût voulu par les cinéastes ? Rien ne semble l'indiquer, même si pourtant, quelques instants plus tard, Macha nettoie dans sa douche le sang qu'elle a perdu lors de sa virée en mer — voilà un premier cliché typique de ce cinéma qui ne peut s'empêcher de filmer tous les fluides du corps. Ce sang provient soit de ses règles, soit de la perte de son enfant de sept mois, comme on l'apprendra par la suite. Dans les deux cas, le personnage subit d'emblée une grande violence en lui rappelant la terrible épreuve qui l'a poussé à fuir vers Madagascar. Il n'est en tout cas pas nécessaire de poser cette interrogation au spectateur, si ce n'est pour appuyer lourdement le récit psychologique qui va suivre. Macha vit une vie plutôt bohème sur l'île, probablement la même qu'à Bruxelles (Saint-Gilles ?), et le film, dans sa première partie, va suivre l'épuisement de la jeune femme dans l'alcool et les soirées musicales. Ce n'est pas tant l'île qui va la troubler, contrairement à ce qu'essaient de faire les deux cinéastes, mais sa blessure, et pour la énième fois Rano enchaîne les scènes musicales en suspension, le vomi qui fait respirer et les échanges pesants avec le compagnon resté en Belgique. On retrouve ainsi les mêmes séquences que Mara Taquin a déjà tournées dans d'autres films, belges ou non.

Mara Taquin à Madagascar dans Rano de Valery Rosier
© Wrong Men

Rano se présente comme un nouvel album de Martine qui explore cette fois-ci Madagascar. Mara Taquin reproduit un personnage-type qu'elle endosse de film en film, celui d'une jeune branchée de Saint-Gilles qui a du chien et la voix rauque, avec dans ses bagages la tenue old school à la mode. Il y avait ainsi avant Rano : Mara étouffe dans La Ruche, Mara guindaille avec sa sœur Adèle dans Rien à Foutre, Mara en mère porteuse dans La Petite, Mara en éducatrice dans Hors Normes ou, plus récemment, Mara en Corse dans Le Mohican. Autant de personnages qu'elle interprète sans beaucoup de variations, préférant se reposer sur les forces de son caractère et de son naturel, qui n'auront pourtant pas convaincu les frères Dardenne à en faire une jeune mère. Rano arrache ce personnage à son terreau saint-gillois pour le faire évoluer à Madagascar et, en ce sens, le film est bien belge, trop belge, bien que co-écrit avec Farellia Tahina Venance. Cette dernière apporte une enveloppe tout aussi touristique au film, qui ne s'abandonne jamais vraiment aux mystères qui tentent de faire basculer le réalisme dans le fantastique. Pour cela, il aurait fallu renoncer au double récit psychologique qui surdétermine le film. Les mystères sont bien là, la mer et la forêt parlent (tendez l'oreille par chez vous et vous verrez ce qu'il en est ?), un sorcier joueur disparaît aussi vite du plan qu'il n'y entre, mais jamais on ne croit à la puissance mystique et révélatrice de cette île qui est reléguée en toile de fond.

« L’eau représente la part de féminin des personnages, une part qu’ils vont devoir apprendre à accueillir au fil du récit »(4). Oui, aucun mystère sur ce point, qui enroule le film dans une toile d'araignée. « Rano » veut dire « Eau » et celle-ci est à la fois en dehors et à l'intérieur des personnages en quête d'une nouvelle naissance. Macha et Franco doivent en effet crever le plasma dans lequel ils baignent pour re-naître : la seule bonne idée du film est de croiser ces deux destins autour d'une faille temporelle provoquée par l'île qui endosse ici le rôle de sage-femme. Une fois le rite de passage accompli, Macha surmonte l'épreuve de la perte de son enfant et confie à son homme resté en Belgique le nom de leur prochain enfant : le très saint-gillois Jeanne. L'exil existentialo-touristique aura donc porté ses fruits, surtout que Maman avait un pied-à-terre sur l'île. Un retour heureux à Saint-Gilles, à la « vraie vie » semble-t-il, peut s'entrapercevoir.

Vas-y Rano, c'est bon

 
Franco, Franco, Franco
Francoooooooooooo
Francoooooooooooo
C'est ta mère qui te parle
Ne t'échoue pas sur une plage
Comme un migrant
Francoooooooooooo réveille-toi
Francoooooooooooo
Ton avenir est radieux

(Tentative de traduction du chant pour Franco par notre envoyé spécial sur les lieux du tournage)
 
Franco débarque à Madagascar pour retrouver son père qui l'a abandonné à la naissance. Le premier plan de Rano montre l'adolescent sur une pirogue, la main dans l'eau. Le récit initiatique éclipse le récit migratoire dont il rappelle étrangement le spectre. Valéry Rosier et Farellia Tahina Venance ne signent pas un coup à la Matteo Garrone, mais la troublante ressemblance de l'histoire rend difficile une comparaison qui ne figure pas dans le scénario, à moins qu'elle soit alors de très mauvais goût. Franco immigre, c'est un fait, car il revient sur sa terre natale, mais sans quitter l'Afrique. On lui demande vaguement de l'argent lorsqu'il débarque à Madagascar où les habitants se méfient des « étrangers ». Voilà donc un curieux postulat de départ quand on connaît la réalité d'un parcours migratoire, même et surtout lorsque des individus décident de traverser l'Afrique, mais pourquoi pas, il n'est pas impossible que certains voyages « se déroulent bien ».

À l'instar de Macha, les esprits de l'île, d'abord dans la mer puis dans la forêt, lui parlent et accompagnent sa renaissance, débarrassé qu'il sera d'un père symbolique dont il découvre l'indifférence. N'est-ce pas alors cet esprit de l'île, qu'on appellera Rano, qui entraînera l'accouchement d'un nouveau Franco, exactement de la même manière que pour Macha ? Rano est bien fécond, il sème ses petites graines dans l'esprit de deux corps qui vont enfanter une nouvelle version d'eux-mêmes. Cette fécondation, lourdement métaphorisée, va justement se dérouler dans l'eau. Macha et Franco vont y subir la lubricité de cet esprit malin muni d'une étonnante vigueur malgré son âge millénaire et ses origines mythiques. C'est dans l'eau qu'ils vont percer cette faille temporelle qui va unir leurs destins sans comprendre comment ils en sont arrivés là. Est-ce qu'il y aurait du GHB dans l'eau entourant Madagascar ? Plutôt un envoûtement généralisé dont le centre névralgique pourrait être la cérémonie de chamanisme où Mara Taquin surjoue l'étonnement et la perte de repères.

Si Valéry Rosier et Farellia Tahina Venance font le choix de raconter un récit migratoire réussi, ils ont choisi de tourner un plan en particulier qui peut poser question. C'est celui où Macha découvre Franco échoué sur la plage. Voilà une image qui en rappelle beaucoup d'autres, bien plus terribles et tragiques, comme celle du petit Aylan et de tous ceux qui ont essayé de traverser sans succès la Méditerranée. Bien que la mer doit rejeter Franco pour que s'accomplisse sa renaissance, il y a des images pour lesquelles un minimum de morale est nécessaire, surtout que Macha réveille Franco comme s'il avait simplement bu la tasse. Il n'est pas interdit de filmer un corps comme celui-là en souffrance, celui d'un homme d'origine africaine portant un maillot de football, mais pas de n'importe quelle manière ni dans n'importe quel montage. Voilà une nonchalance surprenante de la part de Valéry Rosier dont l'influence principale est pourtant Michael Haneke. Peut-on se dire cinéaste, et pas seulement professionnel de la profession, quand on choisit de filmer de pareilles séquences, ou l'expulsion crue des fluides corporels, ou en répétant toujours les mêmes clichés ad nauseam ? N'est pas David Cronenberg qui veut (Lire aussi Le corps souillé : gore, pornographie et fluides corporels d'Éric Falardeau). Après tout, l'équipe était en vacances et le soleil avait l'air de taper dur. Ils sont excusés. Il suffisait simplement de ne pas montrer l'échouement et la réanimation, ou alors vous faites un tout autre film que Rano. Malgré tout, il y a donc encore une indécrottable perversité chez Valéry Rosier, dans la droite lignée de Parasol. Rano et lui ne font qu'un dans cette emprise qu'ils ont sur le corps des personnages. Heureusement que Rano est plutôt coquin et essuie la maladresse des cinéastes et d'un projet dont les intentions restent bien floues.

 

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