Le catafalque s’expose somptueux mais de quel enterrement de première classe alors s’agit-il ? On croyait la poignée de mains fraternelle, c’est un baiser de la mort. Il ne peut y avoir deux souverains comme il ne peut y avoir qu'un unique vainqueur dans l'arène, sa gloire dans le sang et la mort. Le souverain se meurt, pas l’État qu’il aura fait à son image et dont les gardiens sont les docteurs. Son acteur mourra aussi, pas le Cinéma qu’il emblématise, et qu’embaume le docte réalisateur. Celui qui a été Saint-Just le temps d’un Week-end chez Jean-Luc Godard en prophétisant Mai 68, est canonisé en souverain de droit divin quand le geste révolutionnaire confiait la souveraineté au peuple en décapitant le citoyen Capet. La pompe d’Albert Serra n’est réactionnaire qu’à se complaire en dandy dans la cure antirévolutionnaire. Hier, les ciné-fils étaient obsédés par la mort du cinéma, Wim Wenders et Serge Daney. Désormais, leurs héritiers en sont les croque-morts, la modernité gangrenée par les nécro-fils d’aujourd’hui.
